Paris (France) – Samira Asghari, unique représentante afghane au sein du Comité international olympique (CIO), plaide pour un dialogue avec le gouvernement taliban afin d'améliorer la condition des femmes en Afghanistan. Dans un entretien récent, elle souligne l'importance de ce dialogue sans pour autant valider le régime actuel. En tant qu'ancienne basketteuse de 34 ans vivant en exil, Asghari estime que ces discussions sont cruciales pour l'avenir des jeunes Afghanes.
Fille d'un ancien responsable du Comité national olympique afghan, elle a été élue en 2018 au CIO et a directement observé les restrictions sévères imposées aux femmes en Afghanistan. Actuellement, les filles sont contraintes de quitter l'école à 12 ans, et leur accès à l'emploi et au sport est très limité. Asghari fait remarquer que « les conversations ne sont pas toujours simples », car s'exprimer en faveur des droits des femmes peut entraîner des risques personnels. Cependant, elle demeure convaincue que la communication est essentielle.
« Tactiquement, j'ai tenté de faciliter les échanges entre le CIO et le gouvernement taliban, en mettant l'accent sur les droits sportifs des femmes », révèle-t-elle. Bien qu'il y ait eu des progrès, tels que la représentation d'athlètes en exil aux Jeux Olympiques de Paris, Asghari insiste sur la nécessité de continuer à chercher des opportunités pour les femmes restées au pays.
Composer avec la réalité
Depuis le retour des talibans au pouvoir en 2021, le dialogue entre le CIO et le gouvernement afghan n'a pas cessé. Asghari souligne qu'il est essentiel de « saisir toutes les opportunités, même minimes », pour le développement du sport chez les jeunes filles. Elle se rappelle des conséquences néfastes du précédent règne taliban sur l'éducation des femmes et des filles : « Je ne peux pas accepter que nous soyons en train de créer une nouvelle génération sacrifiée. »
Un point de vue partagé par de nombreux experts et associations de défense des droits humains. « Il ne faut jamais abandonner les femmes et les filles d'Afghanistan », insiste un expert des droits des femmes. Des équipes féminines d'Afganes vivant à l'étranger, comme Afghan Women United, continuent de se battre malgré les restrictions, participant à des tournois internationaux pour montrer leur résilience.
Asghari indique qu'il s'agit d'un premier pas, espérant que la FIFA et le CIO pourront s'accorder sur les discussions concernant le respect des droits humains en Afghanistan. « La reconnaissance internationale des talibans est conditionnée au respect des droits fondamentaux, y compris le droit des femmes à l'éducation et au sport », conclut-elle.







