Dans un tournant inattendu de la politique américaine, le quotidien britannique The Telegraph rapporte que les États-Unis, sous l’influence de Donald Trump, envisagent de reconnaître officiellement le contrôle de la Russie sur la Crimée et d’autres territoires ukrainiens occupés.
Une délégation représentant Trump, comprenant son envoyé spécial pour la paix, Steve Witkoff, et son gendre, Jared Kushner, devrait se rendre en Russie dans les jours à venir. Leur mission serait d’annoncer la volonté des États-Unis d’accepter cet état de fait, une décision qui, selon des experts, pourrait avoir des répercussions profondes sur la situation géopolitique en Europe.
Cet élément de surprise a été accompagné de préoccupations croissantes parmi les alliés européens. Une source anonyme a même confié à The Telegraph : "Les États-Unis semblent ignorer les préoccupations exprimées au sein de l’Union européenne". Ce commentaire souligne les tensions croissantes entre les positions américaines et européennes sur la question ukrainienne.
Initialement, un plan de paix en 28 points, élaboré par Witkoff après des discussions avec des représentants russes, suggérait que Washington reconnaisse de facto l’annexion de la Crimée ainsi que la mainmise russe sur certaines régions du Donbass. Cependant, lors des récentes négociations à Genève, des représentants ukrainiens et américains se sont attelés à une version révisée, réduite à 19 points, qui semble moins favorable à la Russie.
Malgré ces ajustements, il demeure évident que les concessions tacites offertes par les États-Unis pourraient jouer un rôle crucial pour parvenir à un accord de paix. Pour sa part, le gouvernement ukrainien rappellera que sa Constitution interdit formellement de céder toute partie de son territoire sans un référendum.
Il est indéniable que ces développements soulèvent de nombreuses questions quant à l'avenir de l’Ukraine, ainsi qu'à la position des États-Unis sur la scène internationale. En parallèle, les commentaires d'experts comme François Heisbourg, spécialiste des questions de défense, signalent des risques de déstabilisation de l'ordre européen si les États-Unis poursuivent sur cette voie. "Une telle reconnaissance pourrait ouvrir la porte à d'autres agressions de la part de Moscou," avertit-il.
En somme, ces propositions reflètent une stratégie qui pourrait bouleverser le fragile équilibre établi après des années de conflit en Ukraine. La réaction de l'Europe et la réponse de Kiev seront probablement déterminantes dans la suite des événements.







