Alors que le spectre d'une loi spéciale plane sur la fin d'année, le député socialiste Jérôme Guedj se montre optimiste quant à la possibilité d'adopter le budget de l'État avant le 31 décembre. En désaccord avec la position plus conservatrice de Olivier Faure, il invite à poursuivre les discussions et avoue, à titre personnel, son ouverture à un vote favorable si un compromis satisfaisant est atteint.
« Je pense qu'il reste envisageable de dégager un accord. Je refuse de croire que nous sommes condamnés à une loi spéciale », a-t-il déclaré lors de son passage sur Radio J dimanche. Pour Guedj, il est crucial de ne pas céder à la fatalité et de poursuivre les pourparlers, tout en avertissant que tout rejet débouchera sur de nouvelles discussions en janvier, une perspective qu'il juge peu fructueuse.
Divergences au sein du PS
Cette approche contraste avec les déclarations d'Olivier Faure, premier secrétaire du PS, qui a récemment affirmé dans Libération que la probabilité d'éviter une loi spéciale en fin d’année était mince. Jérôme Guedj assume ce désaccord, privilégiant une approche proactive avant de faire face à un projet remanié du budget, soumis au Sénat. Ce dernier doit, en effet, se prononcer sur une version modifiée du projet de budget suite au rejet presque unanime du texte par l'Assemblée nationale en novembre dernier.
Une commission mixte paritaire est prévue pour vendredi prochain, rassemblant sept députés et sept sénateurs, dans le but de trouver un compromis à soumettre aux deux chambres le 23 décembre. Comme Guedj l'a suggéré, « observons si, durant ces quelques jours de discussions, un consensus peut émerger ».
Sur le plan des finances, Guedj plaide pour un renforcement des recettes fiscales. Cela inclut des propositions comme l'augmentation de la taxe sur les holdings et la prolongation de la surtaxe sur les bénéfices des grandes entreprises, qui pourrait rapporter environ 8 milliards d'euros, comme en 2025. Le gouvernement souhaite réduire de moitié cette surtaxe sur l'impôt sur les sociétés pour 2026, tandis que le Sénat désire l'éliminer complètement.
Par ailleurs, Guedj s'oppose fermement à la suppression de 4 000 postes dans l'Éducation nationale et aux coupes dans le fonds vert dédié à la transition énergétique. Contrairement à la position officielle du PS qui exclut un vote positif, il se dit personnellement prêt à soutenir le projet si un accord acceptable est trouvé. Cependant, il concède que « l'abstention semble être l'issue la plus probable ».
Cette dynamique au sein du PS révèle des fractures internes profondes, surtout à l'approche du renouvellement du parlement. Alors que les enjeux budgétaires restent critiques face aux défis économiques actuels, la capacité du Parti socialiste à unifier ses forces et à présenter un front commun pourrait déterminer l'issue des négociations à venir.







