Le réacteur nucléaire EPR de Flamanville, situé dans le nord-ouest de la France, a franchi une étape cruciale en atteignant 100% de sa puissance nucléaire pour la première fois ce dimanche, selon des déclarations de l'exploitant EDF. Ces mots résonnent comme une lueur d'espoir pour une infrastructure qui a connu de multiples retards et un dépassement de coûts spectaculaire.
À 11h37, le réacteur a produit 1.669 MW de puissance électrique brute, un cap important pour l'industrie. Ce moment clé est survenu quelques jours après que l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a donné son feu vert pour la mise en service à pleine puissance. Selon l’ASN, il n’y avait « aucun élément susceptible de remettre en cause la possibilité de poursuivre la montée en puissance » du réacteur.
Pour mémoire, Flamanville 3 a été raccordé au réseau électrique le 21 décembre 2024, avec un retard de 12 ans par rapport au calendrier initial. Les coûts de construction, initialement estimés à 3,3 milliards d'euros, s'élèvent désormais à environ 23,7 milliards d'euros, selon la Cour des comptes, un défi économique que la France doit sérieusement considérer.
Ce réacteur, qui fait face à la Manche, est le premier à démarrer en France depuis un quart de siècle et représente un pas vers une énergie nucléaire plus durable pour deux millions de foyers. Toutefois, sa puissance théorique, d'abord annoncée à 1.620 MW, demeure à confirmer. D’après un rapport de la Commission de régulation de l'énergie (CRE) daté du 30 septembre, EDF avait évoqué une hypothèse de puissance maximale de 1.585 MW, mais espère atteindre les 1.620 MW dans les semaines à venir.
Cette avancée a suscité des réactions variées parmi les experts et les responsables politiques. Jean-Pierre Siméon, un spécialiste en énergie nucléaire, déclare : « Ce succès est essentiel, mais il est crucial d'apprendre des erreurs passées pour améliorer la gestion des projets d'énergie nucléaire en France. » Des ajustements réglementaires pourraient être nécessaires pour éviter de tels désagréments à l'avenir.
Avec l'EPR de Flamanville, la France pourrait revitaliser son parc nucléaire vieillissant et renforcer sa position sur la scène énergétique mondiale, ce qui est d'une importance vitale dans le contexte des politiques de transition énergétique actuelles.







