Paris (France) (AFP) – Le comité de soutien de Narges Mohammadi exprime de vives inquiétudes concernant son état de santé, suite à son arrestation brutale survenue vendredi en Iran. La prix Nobel de la paix 2023, âgée de 53 ans, a été interpellée à Mashad après avoir pris la parole lors d'une cérémonie hommage à l'avocat Khosrow Alikordi, dont le décès récent a suscité une vive émotion.
Un bref échange téléphonique a eu lieu avec sa famille dimanche soir. Mohammadi a rapporté avoir subi des violences physiques lors de son arrestation, mentionnant des coups de matraque à la tête et au cou. Son comité de soutien a déclaré : "Son état physique lors de l'appel n'était pas bon; elle semblait souffrante".
Hamid Mohammadi, l'un de ses frères vivant en Norvège, a également confirmé que sa sœur avait été frappée à la tête et au visage, nécessitant des soins médicaux. Bien qu'elle ait reçu une attention hospitalière, elle demeure incarcérée.
Un collectif de militants, incluant des figures du cinéma iranien telles que Jafar Panahi et Mohammad Rassoulof, a appelé à sa libération immédiate, accusant les autorités de répression et d'oppression dans un contexte de tensions croissantes.
Une stratégie de répression dévoilée
Hassan Hemmatifar, procureur de Mashad, a déclaré que 38 personnes ont été arrêtées lors de cet événement, y compris Mohammadi et une autre militante, Sepideh Gholian. Selon des témoignages, cette opération illustre une stratégie préméditée pour étouffer les voix dissidentes, sous prétexte de maintenir l'ordre public.
Des images de la cérémonie montrent Narges Mohammadi s'exprimant sans voile sur un véhicule, face à une foule qui scandait des slogans contre le régime. Historique défenseure des droits de l'homme, elle a déjà connu l'incarcération par le passé pour son activisme, et s'est toujours battue pour la justice.
Dans son appel téléphonique, elle a demandé à sa famille de déposer une plainte officielle contre les forces de sécurité responsables de sa détention et des violences qu'elle a subies. Mohammadi a également déclaré ignorer quel service de sécurité la détenait, mais a affirmé que les agresseurs étaient des "agents en civil". Actuellement, elle fait l'objet d'accusations de collaboration avec Israël, un ennemi de l'Iran, bien que les autorités n'aient pas confirmé ces allégations.
Les inquiétudes grandissent autour de la santé de cette militante, emblématique des luttes pour la liberté et la justice en Iran. La situation de Narges Mohammadi reflète des préoccupations beaucoup plus larges concernant les droits de l'homme en République islamique, un sujet qui suscite un intérêt croissant à l'international.







