Le groupe Franco-allemand de défense a officialisé la nomination de Nicolas Groult comme nouveau PDG de KNDS France, prenant ses fonctions le 5 janvier. Il succède à Nicolas Chamussy, en poste depuis 2021.
Expert en infrastructures ferroviaires, Nicolas Groult, 49 ans, a dirigé récemment Pandrol. Auparavant, il a occupé des postes clés chez Parker Meggitt, où il supervisait des systèmes essentiels pour l'aéronautique et la défense. Cette transition de la voie ferrée aux blindés marque une nouvelle ère pour KNDS, qui est surtout connue pour la fabrication des canons Caesar.
Jean-Paul Alary, directeur général du groupe KNDS, a souligné que cette nomination est cruciale pour « accélérer les initiatives en matière d'excellence opérationnelle et de développement à long terme ». En effet, alors que KNDS planifie une entrée en Bourse pour 2026, le nouveau PDG devra naviguer entre les intérêts français et allemands de l’entreprise, qui reste en cours d'intégration.
Depuis sa création en 2015, résultat de la fusion entre Nexter et KMW, KNDS a pour objectif de renforcer l’industrie européenne de défense en répondant à la montée en puissance des concurrents américains comme General Dynamics, et de l'allemand Rheinmetall.
Malgré une parité juridique, le déséquilibre persiste : la division allemande demeure plus forte en termes de volume et d’exportation. La production des canons Caesar a triplé depuis l’aggravation du conflit en Ukraine, reflétant leur succès tant sur le terrain que sur le marché. De récentes commandes de la Croatie et de la Lituanie attestent de cette dynamique. Pendant ce temps, KNDS Allemagne se concentre sur les blindés lourds, notamment avec les célèbres chars Leopard.
Les analystes prévoient que la nomination de Groult pourrait transformer le paysage concurrentiel au sein de l’industrie de la défense, particulièrement face à la poussée affirmée de Rheinmetall, qui a récemment annoncé l’ouverture d’une nouvelle usine en Roumanie, augmentant davantage la pression sur le groupe franco-allemand. Selon des experts interrogés par Le Monde, ce changement à la tête de KNDS pourrait jouer un rôle clé dans l'avenir stratégique des marchés de défense en Europe.







