Le Honduras se trouve à la croisée des chemins alors que les électeurs se préparent à élire un nouveau président ce dimanche. Ce scrutin est particulièrement tendu, marqué par la présence de Donald Trump qui vient influencer la campagne en soutenant un candidat de droite.
Avec trois candidats principaux en lice, l'incertitude plane sur les résultats. Le parti de gauche, Liberté et Refondation (Libre), menace de ne pas reconnaître les résultats issus des systèmes de comptage préliminaire, insistant sur la nécessité d'attendre le décompte final officiel.
Le vote concerne environ 6,5 millions d'habitants, qui choisiront non seulement leur futur président, successeur de Xiomara Castro, mais également 128 députés et de nombreux maires pour les quatre prochaines années. Rixi Moncada, l'avocate de 60 ans issue de Libre, se lance dans la bataille contre deux candidats de droite : Salvador Nasralla, une personnalité médiatique, et Nasry Asfura, entrepreneur et ancien maire de Tegucigalpa.
Trump n’hésite pas à se prononcer, qualifiant Asfura de "vrai ami de la liberté" et exprimant sa méfiance envers Moncada, qu'il accuse de communisme. Asfura, qui fait partie du Parti national, héritier du régime d’un ancien président actuellement emprisonné aux États-Unis pour trafic de drogue, bénéficie d’un appui inattendu. Il a même été défendu par Trump qui a promis une grâce à son prédécesseur, renforçant ainsi les préoccupations d'ingérence étrangère dans le processus électoral.
Dans ce contexte, Moncada a dénoncé les manœuvres interventionnistes de l'ancien président américain. Le climat est lourd, chaque camp se suspectant mutuellement de fraude dans un pays où les institutions électorales manquent d'indépendance, malgré la présence d'observateurs internationaux.
Les sujets préoccupants pour les Honduriens, à savoir la pauvreté qui touche près de deux tiers de la population et la violence, sont peu abordés par les candidats. Le Honduras, l’un des pays les plus violents d’Amérique centrale, fait face à des taux de crimes alarmants et à des accusations récurrentes de corruption au sein des partis traditionnels. Les enjeux sont donc immenses pour la prochaine administration.
Alors que les bureaux de vote s'ouvrent à 07H00 locales, les spectres d'une élection contestée et d'un país divisé planent sur le Honduras. Les résultats préliminaires sont attendus dans la soirée, mais l'acceptation des résultats pourrait encore être un défi si les marginaux sont trop serrées.







