Lors d'une votation récente, les électeurs suisses ont massivement rejeté la transformation du service militaire en un service civique obligatoire pour tous, quelle que soit leur identité de genre, ainsi qu'une nouvelle taxe climatique ciblant les héritages les plus élevés. Les résultats préliminaires montrent que 84% des votants ont opposé leur voix à la première proposition, tandis que plus de 78% ont rejeté la seconde, le tout sur un taux de participation relativement faible de 43%.
Alors que les sondages avaient anticipé ce échec, l'ampleur de la réponse a tout de même surpris de nombreux observateurs. Le gouvernement et le Parlement avaient vivement conseillé aux citoyens de ne pas soutenir ces propositions, craignant un impact néfaste sur l'économie nationale.
Les projets de réforme ont provoqué des débats passionnés sur la place des femmes dans la société, en particulier après que les partisans de l'initiative « service citoyen » ont plaidé pour une « véritable égalité ». Noémie Roten, la présidente du comité, a argué que la configuration actuelle exclut les femmes des opportunités offertes par le service militaire, un élément central du réseau social et professionnel suisse. "Les femmes devraient avoir une place égale dans un projet collectif de protection, surtout dans le contexte des tensions géopolitiques actuelles," a-t-elle déclaré.
D'un autre côté, des figures comme Cyrielle Huguenot, représentant l'Union syndicale suisse (USS), estiment que cette initiative ne tient pas compte des réalités quotidiennes des femmes en Suisse. "Les femmes consacrent déjà 60% de leur temps à des tâches non rémunérées, et en leur proposant un service non payé, on ne fait qu'accentuer le déséquilibre existant," a-t-elle soutenu.
Parallèlement, la seconde proposition, connue sous le nom d'« Initiative pour l'avenir », aurait établi une taxe de 50% sur les successions supérieures à 50 millions de francs suisses, visant à financer la transition écologique. Cependant, le projet a également été accueilli avec scepticisme, le groupe au pouvoir arguant qu'il enverrait un signal défavorable aux investisseurs et aux fortunes souhaitant s'établir en Suisse. Karin Keller-Sutter, la présidente et ministre des Finances, a fait écho à ces inquiétudes en qualifiant l'initiative de « problématique ».
Avec des slogans percutants tels que « Taxons les ultra-riches, sauvons le climat ! », les jeunes socialistes avaient l'ambition de mobiliser le soutien populaire, mais la réponse a été assez claire : la Suisse reste sur ses positions traditionnelles face à ces courants progressistes. Alors que la dynamique du débat continue, il est fort probable que ces questions sociétales refassent surface dans un futur proche, comme l'ont suggéré plusieurs analystes.







