Han Hak-ja, à la tête de l'Église de l'Unification depuis 2012, se retrouve au cœur d'un procès qui débute ce lundi à Séoul. Âgée de 82 ans, elle fait face à des accusations de pots-de-vin liés à l'ancienne Première dame, Kim Keon Hee, épouse de l'ancien président Yoon Suk Yeol.
L'Église, fondée par son mari, Moon Sun-myung, en 1954, est depuis longtemps controversée. Han a été arrêtée en septembre, soupçonnée d'avoir offert des biens de luxe, dont un collier en diamant, d'une valeur totale d'environ 82 millions de wons (près de 50 000 euros) à Kim Keon Hee. Selon les procureurs, ces cadeaux avaient pour but de renforcer l'influence de l'Église au sein des cercles politiques sud-coréens.
Elle est également accusée d'avoir versé un pot-de-vin de 100 millions de wons (plus de 60 000 euros) à Kweon Seong-dong, un député du Parti du pouvoir au peuple, pour obtenir des faveurs politiques. Cette situation a choqué de nombreux citoyens et suscité un débat national sur les liens entre religion et politique en Corée du Sud. Des experts avertissent que ce procès pourrait révéler des pratiques bien plus étendues à la tête de l'État.
Dans une vidéo publiée en août, Han a nié ces allégations qu'elle qualifie de « fausses accusations », affirmant n'avoir jamais donné d'ordre pour des transactions illégales. Ses avocats soutiennent que les cadeaux auraient été offerts par un ancien responsable de l'église, sans son consentement.
En parallèle, Han est impliquée dans une autre affaire, prévue pour décembre, où elle est accusée d'avoir incité plus de 2 000 membres de l'Église à rejoindre le Parti du pouvoir au peuple afin d'influencer les résultats politiques.
Ce procès s'inscrit dans un contexte politique troublé en Corée du Sud, alors que l'ancienne Première dame est elle-même en détention pour corruption, tandis que son mari, également inculpé pour diverses infractions, traverse une période de turbulence politique extrême. Les conséquences de cette affaire pourraient redéfinir les rapports entre la politique et les organisations religieuses dans le pays, une problématique déjà sensible dans le contexte societal actuel.







