Le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva a annoncé jeudi son intention de mettre son veto à une loi récemment approuvée par le Parlement, laquelle aurait pour effet de réduire la peine de prison de l'ancien président Jair Bolsonaro. Selon Lula, un veto est inévitable, comme il l’a déclaré lors d'une conférence de presse à Brasilia : «Lorsque cette loi arrivera sur mon bureau, j'y mettrai mon veto. Ce n'est un secret pour personne».
Jair Bolsonaro, qui a occupé la présidence de 2019 à 2022, a été condamné à 27 ans de prison pour avoir tenté d'entraver l'accession au pouvoir de Lula en 2022, une manœuvre qualifiée de coup d'État. Si cette nouvelle loi était adoptée, sa peine pourrait être réduite de manière significative à seulement deux ans et quatre mois. Cependant, Lula reste déterminé, soulignant que, même si le Parlement peut annuler son veto, «c'est le jeu de la démocratie».
Bolsonaro, actuellement incarcéré dans un centre de la police fédérale à Brasilia, purge sa peine depuis fin novembre et pourrait être détenu pendant environ huit ans avant de pouvoir demander un aménagement de peine. La loi en question pourrait également favoriser la libération conditionnelle de plusieurs partisans de Bolsonaro condamnés pour les violences survenues le 8 janvier 2023, lorsqu'ils ont attaqué des institutions gouvernementales, exigeant une intervention militaire contre Lula.
Ce mouvement des sympathisants de Bolsonaro a été qualifié de tentative de coup d'État, et les bolsonaristes cherchent à obtenir amnistie totale pour l'ancien président. Flavio Bolsonaro, fils de l'ex-président, a déclaré que la réduction de peine constitue «une première étape» vers cette amnistie. Selon un article du Monde, des manifestations massives se sont tenues dans tout le pays, attirant des dizaines de milliers de personnes opposées à la loi.
Un analyste politique, interviewé par France Info, a commenté que cette situation met en lumière une profonde division au sein de la société brésilienne, avec des implications potentiellement sérieuses pour l’avenir politique du pays alors que Lula continue de faire face à une opposition persistante.







