C'est un fait sans précédent dans l'histoire de la Ve République : le budget de l'État a été rejeté presque à l'unanimité par l'Assemblée nationale. Ce vote s'est tenu lors de la nuit du 21 au 22 octobre, marquant une étape cruciale et inquiétante dans le paysage politique français.
Ce rejet, attendu par beaucoup, se traduit par une situation particulièrement tendue. Le Sénat, qui doit examiner le budget à partir de ce jeudi, se trouve face à un défi majeur, d'autant plus qu'une adoption rapide avant la fin de l'année semble de plus en plus improbable.
Le verdict est tombé peu avant deux heures du matin, et 404 députés ont voté contre la partie « recettes » du projet de loi, ne laissant la place à qu'un seul vote pour et à 84 abstentions. Ce vote, bien que prévisible, reflète l'ampleur de l'opposition rencontrée, avec des voix venant principalement des groupes de gauche et du Rassemblement national, tandis que des membres du camp gouvernemental ont choisi de s'abstenir ou de voter contre.
La ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin, a exprimé son dégoût face aux « mesures inconstitutionnelles » proposées par l'opposition, en soulignant que certains de ces changements étaient jugés irréalistes. Dans le même temps, elle a indiqué qu'il restait une lueur d'espoir pour un compromis, malgré le climat clivant qui prévaut actuellement.
Les débats, qui se sont étendus sur 125 heures, ont vu émerger de nombreuses inquiétudes concernant les propositions d'augmentation d'impôts, qui incluent un « impôt universel » sur les multinationales, selon certaines sources médiatiques comme France Info. Ces mesures ont été jugées « des horreurs économiques » par certains membres de la majorité.
Alors que le Sénat s'apprête à discuter du projet, des voix au sein du gouvernement commencent à envisager des solutions alternatives, comme le recours à l'article 49.3 de la Constitution pour faire passer le budget sans vote, une tactique qui pourrait révéler un choix délicat pour le Parti socialiste. Les experts politiques s'interrogent sur la possibilité d'une « loi spéciale » permettant la perception des impôts tout en reportant les débats budgétaires à l'année prochaine.
En somme, la situation budgétaire actuelle met à l'épreuve la solidité du gouvernement, et les enjeux sont plus élevés que jamais. Avec un contexte économique fragilisé et des attentes croissantes de la part des citoyens, l'issue de ce bras de fer pourrait bien redéfinir les contours de la politique française.







