À seulement quatre mois des élections municipales, les écologistes se préparent à une épreuve redoutable. La vague verte de 2020, qui a vu l'élection de plusieurs maires dans des grandes villes, semble s'estomper. Les premiers sondages révèlent des résultats préoccupants, notamment à Lyon où le maire sortant, Grégory Doucet, connaît une chute de popularité. De même, à Strasbourg, la maire Jeanne Barseghian est annoncée troisième dans les intentions de vote. Face à ces statistiques, l'angoisse s'intensifie au sein du parti.
Les élections de 2020, particulièrement marquées par le confinement et l'engouement pour l'écologie, avaient permis aux Verts de conquérir des villes comme Bordeaux, Tours et Annecy. Cependant, l'effritement de cette dynamique est palpable. En effet, les élections européennes de 2024, où la liste menée par Marie Toussaint a totalisé seulement 5,5 % des voix, révèlent une baisse significative par rapport aux résultats d’Yannick Jadot en 2019.
Les polémiques qui ont frappé les gouvernements municipaux, bien que moins médiatisées, n'ont pas aidé à renforcer la popularité des élus écologistes. La crainte d'un retournement se fait entendre, et la possibilité de perdre plusieurs grandes villes devient tangible. Une éventuelle déroute pourrait sérieusement compromettre leur position au sein de la gauche, surtout si le Parti Socialiste conserve ses bastions.
Éric Piolle, maire de Grenoble, souligne l'impact des élections présidentielles sur les municipales à venir. Les divergences entre les différentes stratégies des leaders écologistes, entre l'approche culturelle de Sandrine Rousseau et la perspective pragmatique de Yannick Jadot, pourraient affaiblir l'unité du mouvement. « Notre succès lors des municipales est crucial pour retrouver une orientation politique claire », estime Yannick Jadot, qui appelle à dépasser les débats moraux qui gangrènent le discours écologique.
Avec des tensions palpables au sein du parti, certains élus choisissent soigneusement leurs mots pour ne pas froisser le PS, en pleine période de renégociations des alliances. À l'approche de ces élections, la nervosité est indéniable, et l'avenir des écologistes s'annonce aussi incertain que stratégique.







