D'ici à la fin de l'année 2026, les villes françaises seront contraintes de supprimer toutes les places de stationnement situées à moins de cinq mètres des passages piétons. Cette mesure, inscrite dans la Loi d’orientation des mobilités adoptée fin 2019, est désormais mise en application avec une urgence croissante.
Ce changement, bien que peu remarqué lors de son adoption, concerne des milliers de places à travers le territoire. L'objectif principal est d'améliorer la visibilité tant pour les automobilistes que pour les piétons, réduisant ainsi les risques d'accidents en milieu urbain. En effet, une voiture stationnée juste avant un passage piéton peut créer un angle mort, rendant difficile la perception d'un piéton traversant ou d'un véhicule approchant. Par conséquent, ce manque de visibilité est l'un des principaux facteurs d'accidents en agglomération.
Dans certaines métropoles comme Lille, on anticipe la suppression de près de 4 500 places, tandis que des villes telles que Lyon et Bordeaux devront également supprimer respectivement 3 300 et presque 1 000 emplacements. À Amiens, l'impact est particulièrement marqué avec 3 325 places concernées, ce qui représente environ 7 % du total des places de stationnement de la ville.
Les changements se font sentir concrètement : les places interdites sont progressivement transformées en espaces pour le mobilier urbain, sinon en surfaces propices à une meilleure visibilité, comme des arceaux à vélos ou des jardinières. À Saint-Quentin, ces ajustements ont nécessité des investissements considérables, atteignant plusieurs millions d'euros. Pour les automobilistes, ces nouvelles normes compliquent la recherche de places, surtout dans des centres-villes déjà denses.
Les autorités urbaines s'engagent à dresser un inventaire rigoureux des emplacements concernés, afin d'entamer les travaux indispensables avant la date butoir de 2026. Bien que la suppression de milliers de places puisse susciter des réactions négatives, les décideurs publics insistent sur l'importance de cette initiative pour la sécurité routière. En effet, la majorité des accidents mortels impliquant des piétons ont lieu en milieu urbain, et améliorer la visibilité aux abords des passages piétons est considéré comme un moyen efficace d'atténuer ces risques.
Alors que la mise en conformité s'intensifie, les automobilistes devront s'adapter à ces changements dans leurs trajets quotidiens, tout en espérant que ces mesures contribueront à un environnement urbain plus sûr pour tous.







