Ce lundi, le Hezbollah a organisé les funérailles de Haitham Tabatabai, son chef militaire abattu dans un bombardement israélien sur la banlieue sud de Beyrouth. Cet incident intensifie les pressions exercées sur le gouvernement libanais pour désarmer le mouvement soutenu par l'Iran. Les partisans du Hezbollah ont été invités à rendre hommage à ce "grand leader" et à ses camarades tués lors de cette frappe.
Tabatabai, qui jusqu'alors restait largement dans l'ombre, représente le plus haut responsable du Hezbollah éliminé depuis la fin de la guerre de l'année dernière entre le groupe libanais et Israël. Israël a intensifié ses attaques en territoire libanais dernièrement, ainsi qu'en Syrie, malgré la présence d'un cessez-le-feu, arguant que ces frappes visent à contrer le réarmement supposé du Hezbollah, un fait que ce dernier rejette vigoureusement.
Impressionnante pression internationale sur le Liban
Le gouvernement libanais se retrouve sous une forte pression, notamment des États-Unis, pour s'assurer que le Hezbollah se conforme à l'accord de cessez-le-feu et rende ses armes. Benjamin Netanyahou, Premier ministre israélien, a déclaré qu'Israël "ne permettra pas au Hezbollah de reconstruire son pouvoir" et a exhorté le Liban à respecter ses engagements en matière de désarmement.
Malgré cette pression croissante, la situation du Hezbollah semble délicate. Le mouvement a subi de lourdes pertes lors des conflits récents et rencontre des problèmes d'approvisionnement depuis la chute de Bachar al-Assad en Syrie. Les États-Unis ont également incité le gouvernement libanais à mettre fin au soutien financier iranien. Le ministre des Affaires étrangères iranien a dénoncé l'assassinat de Tabatabai comme un acte lâche.
Des factions rivales au sein du Hezbollah
Des analystes indiquent qu'il existe actuellement "deux tendances" au sein du Hezbollah. D'une part, ceux qui souhaitent venger cette perte et, d'autre part, ceux qui préconisent la retenue, pour l'instant, la direction préfère opter pour une réponse diplomatique. Selon Nicholas Blanford, expert sur le Moyen-Orient, cette situation, bien que difficile, pourrait amener le Hezbollah à agir avec prudence afin d'éviter des représailles israéliennes qui pourraient être dévastatrices pour le Liban.
Concernant le désarmement, l'accord de cessez-le-feu stipule que l'armée libanaise doit démanteler la présence militaire du Hezbollah au nord du Liban, près de la frontière israélienne. Les États-Unis et Israël soupçonnent que le gouvernement libanais retarde ce processus. Un responsable militaire a récemment souligné que la limite d'échéance fixée pour la fin de l'année était "impossible", citant le manque de ressources et les risques de conflits locaux.
Bien que la communauté internationale continue d'encadrer le cessez-le-feu, la situation sur le terrain est tendue avec des pertes importantes signalées - plus de 330 morts et près de 945 blessés depuis l'entrée en vigueur de l'accord. La position géopolitique du Liban reste donc extrêmement fragile face aux impacts causés par les rivalités entre Israël, l'Iran et le Hezbollah.







