Alors que les discussions pour établir un plan de paix en Ukraine prennent de l’élan, l’ancien officier militaire et expert en stratégie, Guillaume Ancel, analyse les forces en présence. L'influence interne de Donald Trump, les lignes rouges du gouvernement ukrainien et le rôle fondamental des pays européens seront déterminants pour l'avenir de la région.
Des plans de paix aux visions divergentes
Le premier esquisse de Trump concernant la paix a choqué bien des acteurs politiques, même au sein de son propre parti. Ce projet, aligné sur des positions pro-russes, a révélé des luttes internes au sein de son administration. Le départ de Kate Kellogg, censée piloter le dossier, témoigne de l'incertitude ambiante. Les critiques les plus acerbes estiment qu’il légitimait les agressions militaires de Moscou en reconnaissant le Donbass perdu. Pour rappel, ce premier plan mettait notamment en avant la nécessité d'un cessez-le-feu à sens unique, reléguant l’Ukraine au rang de menace.
Une vision européenne plus équilibrée
La seconde version, introduite par les acteurs européens, a apporté un changement significatif. Elle repose sur un ajustement plus réaliste des frontières, propose un cessez-le-feu immédiat et met l'accent sur la reconstruction post-conflit, évaluée entre 500 et 1 000 milliards de dollars. Cet ajustement notable marque une rupture avec l'approche initiale de Trump, rendant désormais la redéfinition des relations sécuritaires une priorité.
Perspectives d'un accord durable
Récemment, une troisième mouture a vu le jour à Genève, suivant la méthode américaine de conciliations par étapes. Bien que certains aspects demeurent à clarifier, cette démarche offre un éventuel chemin vers un compromis. Selon Ancel, la dynamique politique interne aux États-Unis pourrait fortement influencer l'issue des négociations. Si les partisans d'une ligne dure comme Steve Whitcock ou J.D. Vance dominent, le risque d’un accord inégal reste. En revanche, un retour de Marco Rubio à l'avant-plan pourrait favoriser un consensus équilibré qui garantirait la sécurité et la souveraineté de l'Ukraine.
Les enjeux de la négociation
De son côté, Vladimir Poutine a de réelles raisons de rechercher un compromis. Les pertes militaires s'accumulent, et son économie est mise à mal par des sanctions internationales de plus en plus sévères. Les experts s'accordent à dire qu'une prolongation du conflit ne ferait qu'aggraver la situation pour les deux camps. Dans ce contexte, un silence stratégique de la part de Moscou semble suggérer une prudence dans ses manœuvres diplomatiques.
La route vers la paix est semée d'embûches, mais les signes actuels pointent vers une possible issue. Comme le souligne une analyse de Le Monde, les désirs de compromis seront cruciaux pour sortir de cette impasse. Un mécanisme de vérification robuste sera également essentiel pour garantir le respect des accords conclus, sans quoi le risque de violations persistantes reste élevé.







