À quelques jours de la visite très attendue du pape Léon XIV au Liban, le monastère de Saint Charbel, situé au nord de Beyrouth, s'apprête à accueillir des fidèles en quête de miracles. Charbel Matar, un pèlerin de 69 ans, témoigne : "Saint Charbel m'a sauvé la vie". Comme lui, des milliers de visiteurs se rassemblent pour offrir leurs prières au saint patron des Libanais, reconnu pour ses miracles.
Saint Charbel Makhlouf, un moine-ermite maronite né en 1828 et canonisé en 1977, est vénéré par les Libanais de toutes confessions. Les portraits de ce saint à la longue barbe blanche ornent non seulement les maisons, mais aussi les voitures et les lieux de travail. Les pèlerins, musulmans et chrétiens, affluent au monastère de Saint Maron tout au long de l'année.
Randa Saliba, une fidèle de 60 ans, exprime son espoir quant à la visite papale : "J'étais certaine que le pape allait visiter Saint Charbel, car Rome ne peut ignorer les miracles qu'il a accomplis". La dernière visite d'un pape au Liban remonte à 2012, lors de la venue de Benoît XVI, ce qui rend l'événement actuel d'autant plus significatif.
En prévision de l'arrivée du pape, des travaux sont en cours pour améliorer l'accès au monastère, où environ trois millions de visiteurs se rendent chaque année, provenant de diverses régions du globe, y compris d'Afrique et d'Europe. "Ce sont des gens de toutes croyances qui viennent ici," souligne l'abbé Tannous Nehmé, vice-recteur de Saint Maron.
La sérénité du monastère contraste avec les turbulences qu’a connues le Liban, notamment la guerre entre le Hezbollah et Israël. Des récits de guérisons attribuées à Saint Charbel continuent d’affluer, alimentant la foi des Libanais en ces temps difficiles, comme l'indique un rapport d'Al Jazeera. La guérison la plus célèbre est celle de Nohad Chami, qui a affirmé avoir été miraculée en 1993 après avoir reçu une vision du saint.
Pour beaucoup, la visite du pape représente une lueur d'espoir dans le contexte d'une crise économique sans précédent et des événements tragiques, tels que l'explosion du port de Beyrouth en 2020. Claude Issa, mère de trois enfants, déclare : "La visite du pape est extrêmement importante pour nous. Elle illumine l'espoir et la résilience des Libanais". Le pape est également attendu pour une prière silencieuse sur le site de l'explosion, un moment prévu pour le 2 décembre, marquant ainsi une connexion spirituelle avec le pays.
La venue du pape est donc non seulement un événement religieux, mais aussi un moment de rassemblement pour les différentes communautés vivant au Liban, un pays aux prises avec des défis politiques et sociaux profondément ancrés.







