Le 26 novembre, la Guinée-Bissau a été le théâtre d'un coup d'État militaire marquant un tournant significatif dans la situation politique déjà tendue du pays. Trois jours après des élections présidentielle et législatives contestées, les forces armées guinéennes ont annoncé avoir pris le « contrôle total du pays ».
« Le haut commandement militaire déclare la destitution immédiate du président de la République et la fermeture de toutes les institutions gouvernementales », a déclaré le général Denis N’Canha, entouré de soldats armés, lors d'une conférence de presse. Cette déclaration a survenu alors que les deux principaux candidats, l'actuel président Umaro Sissoco Embalo et Fernando Dias da Costa de l'opposition, revendiquaient la victoire électorale.
Denis N’Canha a justifié cette action militaire en évoquant des tentatives de déstabilisation attribuées à des barons de la drogue. Selon des témoignages recueillis sur place, des coups de feu ont été entendus près du palais présidentiel, où des militaires ont pris position sur les routes menant à la résidence du président.
« Je suis bien renversé »
Dans une conversation avec France 24, le président Umaro Sissoco Embalo a confirmé avoir été arrêté, déclarant qu’il était incarcéré au sein de l'état-major. « Je suis bien renversé. Je ne peux pas parler longtemps, sinon ils vont me reprendre mon téléphone », a-t-il partagé. Cette situation alarmante a suscité des appelés à la prudence de la part de la communauté internationale, y compris des déclarations d’inquiétude provenant des Nations unies et de l'Union africaine.
En réponse à la situation, l'armée a également suspendu tout processus électoral en cours, tout en instaurant un couvre-feu général et en fermant les frontières terrestres, aériennes et maritimes du pays. M. N’Canha a également appelé à l'unité nationale dans un contexte de tension croissante. La Guinée-Bissau, qui a déjà connu plusieurs coups d'État depuis son indépendance en 1973, est à présent dans une phase d’incertitude politique majeure.
Des experts soulignent que les antécédents tumultueux de la Guinée-Bissau et les implications géopolitiques de cette crise pourraient avoir des répercussions à long terme sur la stabilité de la région ouest-africaine. Le professeur Mamadou Diallo, spécialiste des affaires africaines, déclare que la situation doit être suivie de près afin d'éviter un conflit prolongé.
La communauté internationale appelle à un dialogue constructif pour restaurer la paix et la démocratie, et la pression sera mise sur les acteurs militaires pour garantir le retour à un ordre constitutionnel. Les jours à venir seront cruciaux pour l'avenir politique de la Guinée-Bissau.







