Léon XIV s'envolera ce jeudi pour une visite de quatre jours en Turquie, où il sera accueilli par le président Recep Tayyip Erdogan. Ce voyage inaugural à l'étranger, prévu dans un contexte régional sensible, marquera le premier pas du pape américain sur la scène internationale.
Le pontife, qui a quitté Rome jeudi matin, est attendu vers 12H30 (09H30 GMT) à Ankara. Il s'adressera aux responsables politiques, à la société civile et aux diplomates avant de se rendre à Istanbul en soirée. Avec plus de 80 journalistes à ses côtés pour couvrir cet événement, les yeux du monde seront rivés sur ses interventions, en particulier concernant sa vision du dialogue avec l'islam.
Dans une Turquie où les chrétiens ne représentent qu'environ 0,1 % de la population, Léon XIV abordera des questions sensibles liées aux droits de l'Homme, surtout face à la répression exercée sur les voix dissidentes. Bien que le pays soit marqué par un nationalisme religieux croissant, le Vatican cherche à établir un lien de dialogue avec Ankara, un acteur stratégique dans la quête de paix au Moyen-Orient.
Le Saint-Siège reconnaît également les efforts de la Turquie pour accueillir plus de 2,5 millions de réfugiés, surtout syriens. À cet égard, des experts comme le politologue Frédéric Encel s'accordent à dire que ce voyage constitue une occasion précieuse de promouvoir la solidarité face à la crise migratoire actuelle, condition cruciale pour un dialogue interreligieux efficace.
Durant cette visite, Léon XIV se posera sur le mausolée de Mustafa Kemal Atatürk, un symbole fort de la République laïque, avant de participer à la célébration des 1.700 ans du premier concile œcuménique à Iznik, où il encouragera l’unité entre chrétiens. Selon le patriarche de Constantinople, Bartholomée Ier, il est essentiel de faire entendre une voix commune dans un contexte où les divisions entre catholiques et orthodoxes se sont creusées, exacerbées par le conflit en Ukraine.
Il est intéressant de noter que Léon XIV n'est pas le premier pape à fouler le sol turc ; Paul VI, Jean-Paul II, Benoît XVI et François l'ont précédé. Ce voyage est particulièrement significatif à un moment où la région fait face à de multiples crises. De plus, le Liban sera la prochaine étape du pape, en pleine tourmente socio-économique. Un agenda chargé, mais porteur d'espoir pour une réconciliation et un dialogue constructeur.







