Le climat déjà tendu entre le Venezuela et les États-Unis a connu un nouvel épisode dramatique avec la décision, annoncée mercredi, de Caracas de retirer les licences de six compagnies aériennes. Cette mesure touche notamment des géants du secteur tels que Iberia, TAP, Avianca, Latam, GOL et Turkish Airlines. L'Institut national de l'aviation civile (Inac) du Venezuela justifie cette décision par le fait que ces compagnies se seraient alignées sur les « actes de terrorisme d'État » que promeut le gouvernement américain en suspendant leurs vols vers le pays.
Cette réaction survient après un avertissement émis le 21 novembre par l'Administration fédérale de l'aviation (FAA) des États-Unis, qui mettait en garde les aéronefs survolant l'espace aérien vénézuélien d'exercer une prudence accrue en raison de la montée des tensions militaires dans la région. Plusieurs compagnies, face à cette alarme, ont immédiatement suspendu leurs opérations, entraînant la colère des autorités vénézuéliennes.
Selon l'Inac, cette suspension conviendrait à des exigences de sécurité, cependant, les voix critiques s'élèvent. L’expert en relations internationales, Jean-Pierre Dubois, souligne que cette réaction pourrait aggraver les relations entre le Venezuela et ses partenaires commerciaux. « Ce type de représailles ne fait qu'intensifier la spirale de tension qui pourrait avoir des conséquences économiques majeures », affirme-t-il.
De plus, le président vénézuélien, Nicolas Maduro, a dénoncé les récentes manœuvres militaires américaines dans la région, qualifiant ces actions d'agression directe visant à le renverser. Le déploiement en mer des Caraïbes du porte-avions USS Gerald R. Ford par Washington a contribué à alimenter cette suspicion. Les autorités de Caracas accusent les États-Unis de chercher à exploiter les ressources pétrolières du pays en cas de déstabilisation politique.
Les compagnies concernées avaient reçu un ultimatum pour reprendre leurs opérations dans les 48 heures suivant l'annonce, mais leur silence a conduit à une action immédiate de la part du gouvernement vénézuélien. Les réactions sont partagées sur la nature de cette crise, les analystes étant divisés quant aux efforts nécessaires pour résoudre ce conflit aérien.







