Dans un contexte de tensions internationales croissantes, Donald Trump a révélé jeudi que les États-Unis s'apprêtent à lancer des opérations terrestres ciblant les « narcotrafiquants vénézuéliens ». Cette annonce intervient après des actions maritimes intenses menées depuis septembre, où plus de 20 navires soupçonnés de transporter de la drogue ont été interceptés dans les mers des Caraïbes et du Pacifique Est. Ces opérations ont, selon les estimations, entraîné la mort d’au moins 83 personnes, une situation qualifiée d’« exécutions extrajudiciaires » par l’ONU.
Trump a fortement accusé le gouvernement vénézuélien d'être un acteur majeur du trafic de drogue qui impacte les marchés américains. Bien que Caracas ait fermement nié ces allégations, l’administration Trump a monté la pression en déployant l’USS Gerald Ford, le plus grand porte-avions du monde, dans les Caraïbes à la mi-novembre.
Dans une allocution télévisée dédiée aux forces armées américaines lors de Thanksgiving, Trump a affirmé que les opérations anti-narcotiques avaient déjà permis d’arrêter environ 85 % du trafic maritime, ajoutant que les efforts se tourneraient bientôt vers le sol vénézuélien. « Les gens ne veulent plus livrer de drogue par la mer, et nous allons également commencer à les intercepter sur terre », a-t-il déclaré.
Face à ces menaces, le président vénézuélien Nicolas Maduro a dénoncé une manipulation militaire visant à le déstabiliser et à s'approprier les ressources pétrolières du pays, qui souffre déjà d'un embargo et de sanctions. En une réponse directe à l’escalade des tensions, Maduro a exhorté l'armée à rester vigilante et prête à faire face aux pressions extérieures.
Les opérations militaires américaines se sont intensifiées, avec des aéronefs observés près des côtes vénézuéliennes. En outre, la République dominicaine a récemment accordé aux États-Unis l'accès à des installations aéroportuaires pour soutenir ce déploiement, tandis que Trinidad-et-Tobago a animé des exercices avec les Marines américains, renforçant ainsi la présence militaire de Washington dans la région.
Le ministre de la Défense, Pete Hegseth, a exprimé sa gratitude envers les soldats américains qui luttent contre le narcotrafic, soulignant leur rôle vital dans la sécurité nationale. En parallèle, Washington a désigné le Cartel des Soleils, une organisation controversée, comme organisation terroriste étrangère, augmentant encore la tension entre les deux pays.
Dans ce climat de confrontation, Caracas a intensifié sa communication sur ses propres efforts de lutte contre le narcotrafic, diffusant régulièrement des images de destructions de laboratoires de drogue et d’interceptions de cargaisons illicites. À la fin d'octobre, l'armée vénézuélienne a annoncé avoir démantelé des camps d’« narco-terroristes colombiens » dans le sud du pays.
Celui-ci est un tournant significatif dans la lutte contre le narcotrafic en Amérique Latine, mais les experts s’interrogent sur les véritables motivations derrière les actions militaires américaines. Selon une source proche du dossier, les intentions réelles sont souvent voilées par la rhétorique anti-drogue, levant des interrogations sur les véritables ambitions géopolitiques de Washington.







