Le protoxyde d’azote, utilisé à des fins récréatives, devient une menace sur les routes de France. Récemment, plusieurs accidents tragiques ont mis en lumière les dangers de son usage au volant. Parmi eux, le drame survenu à Lille en novembre dernier, où un jeune homme de 19 ans, Mathis, a perdu la vie à cause d'un conducteur sous l'influence de ce gaz. En décembre, trois adolescents ont également trouvé la mort dans un accident lié à l'usage de cette substance, souligne Sud Ouest.
Les autorités, incapables de suivre cette tendance préoccupante, se heurtent à l'absence de tests de détection fiables pour évaluer la consommation de protoxyde d'azote chez les conducteurs. Guillaume Grzych, président de l'association Protoside, rapporte que de nombreux usagers se livrent à cette consommation pendant qu'ils conduisent, souvent en quête de sensations fortes ou en raison d'une addiction croissante. Le phénomène devient de plus en plus inquiétant alors que la vente de ce gaz, bien qu'encadrée, reste accessible.
Les effets du protoxyde d’azote, comme la perte de coordination et des réactions retardées, augmentent considérablement le risque d'accidents. Claude Coasne, policier au syndicat Unité Police, met en garde : « Lorsque des individus inhalent ce gaz au volant, leur comportement devient imprévisible, comparable à celui de consommateurs de drogues plus légères comme la cocaïne. » Effectivement, le fait que cette substance ne soit soumise qu'à une amende de 150 euros ne dissuade guère les jeunes conducteurs.
D’après une enquête de la Fondation Vinci Autoroutes, un jeune sur dix a déjà consommé du protoxyde d’azote lors de soirées, et beaucoup d'entre eux le font maintenant en conduisant, minimisant les risques associés. Certains experts, comme Antoine Régley, avocat des familles des victimes, appellent à des mesures législatives plus strictes pour interdire la vente au public et à mettre en place des tests de détection pour les conducteurs.
Cette situation alarmante a conduit certaines communes à instaurer des arrêtés pour interdire sa possession dans les espaces publics. Le préfet de la Drôme a annoncé récemment une telle restriction, illustrant un mouvement vers une prise de conscience locale face à cette problématique. Comme l’affirme Vincent Ledoux, député du Nord : « Nous devons agir rapidement pour contrer cette menace, à travers des sanctions plus sévères et une réglementation plus stricte sur la vente de cette substance. »







