Dès 2026, les coureurs désireux de s'inscrire à des compétitions devront présenter un Parcours Prévention Santé (PPS) payant, évalué à 5 € pour l'année. Cette initiative, instaurée par la Fédération française d’athlétisme, suscite des réserves parmi les clubs et organisateurs de courses autour de Lisieux, dans le Calvados.
Le PPS, outil de sensibilisation à remplir en ligne, était auparavant gratuit. La décision de le rendre payant amène son lot de problématiques dans le sud du Pays d’Auge. Selon Yohann Michel, organisateur du trail Pom’Haies Vergers de Cambremer, cette augmentation des coûts pourrait dissuader des participants, car "le prix des courses s'élèvera à 17 € pour ceux qui ne courent qu'une fois par an, et cela pourrait devenir prohibitif".
Matthieu Dubos, président du club de triathlon Les Rainettes du pays d’Auge, reste perplexe : "Bien que des inquiétudes soient exprimées, je pense que les coureurs continueront à s'inscrire, même s'ils se plaignent". Une vision optimiste qui contraste avec les préoccupations de certains organisateurs.
Eric Boisnard, directeur de course des Foulées du Pays d’Auge, souligne que le retour des certificats médicaux, abolis depuis 2022, pourrait entraver la participation des coureurs. "Le PPS ne remplace pas une consultation médicale. Pour la santé des individus, c'est irresponsable". Des propos qui reflètent une opinion croissante parmi les organisateurs, eux-mêmes sous pression pour garantir un maximum de sécurité lors des événements.
La controverse autour du PPS ne semble pas s'arrêter là. Didier Retout, président du CAL athlétisme, exprime son désenchantement face à cette nouvelle mesure, la qualifiant de "bêtise". Selon lui, ce système pourrait même inciter les jeunes à remplir le PPS sans supervision adéquate de leurs parents, ce qui pose des questions sur la validité des informations déclarées.
Des experts de la santé, comme le docteur Martin Leclerc, ajoutent : "La santé des coureurs doit primer. Inciter à la pratique sportive doit se faire sans barrière financière." En effet, plusieurs études montrent que la baisse des coûts d'inscription aux événements sportifs pourrait augmenter la participation. Le débat est donc ouvert et les organisateurs chercheront des solutions pour préserver l'engouement autour du running.
Dans l'ensemble, la transition vers un PPS payant soulève des réflexions essentielles sur l'avenir des courses à pied en France. L'engouement pour la pratique sportive ne doit pas se heurter à des barrières économiques. Comme le disent certains coureurs, "la passion doit transcender les obstacles".







