Depuis le 3 novembre, le service des urgences du CHU de Caen traverse une période difficile, avec la suspension de l'agrément pour former des internes en médecine. Cette situation, causée par un nombre insuffisant de médecins encadrants, a conduit à la réorganisation des soins. En réponse, SOS Médecins a été sollicité pour assurer des consultations de médecine générale.
Ce dispositif, mis en place par la direction du CHU Caen Normandie, offre aux patients réorientés par les infirmiers une prise en charge sur place, évitant ainsi des déplacements supplémentaires. Jean-Paul Karatchentzeff, président de SOS Médecins Caen, a indiqué que les 35 praticiens mobilisés fourniront des soins non programmés, allant des entorses aux sutures.
« Nous sommes ici pour fluidifier le parcours des patients », a-t-il souligné. La situation actuelle est aggravée par une forte augmentation des appels au 15, le service d'urgence. La ministre de la Santé, Stéphanie Rist, a annoncé une mobilisation de la réserve sanitaire pour faire face à cette crise, réduisant le personnel soignant de quarante à quinze personnes, ce qui affecte grandement la capacité de prise en charge.
Les patients sont classés selon la gravité de leur état et réorientés vers des structures appropriées, souvent vers la médecine de ville. Le Dr Karatchentzeff a exprimé que l'organisation est délicate : « Nous devons dégager un médecin par après-midi, mais nous avons d'autres centres à faire fonctionner », a-t-il précisé. Il reste ouvert à prolonger la présence de SOS Médecins au CHU si nécessaire, en fonction de l'évolution de l'activité.
Ce soutien de SOS Médecins est essentiel alors que les urgences font face à une crise plus large à travers la France, exacerbée par la pandémie et le manque général de professionnels de santé. En septembre 2023, une enquête menée par Le Monde a révélé que près d’un tiers des urgentistes envisagent de quitter leur poste en raison de la surcharge de travail.
L'avenir des services d'urgences dépendra d'initiatives comme celle-ci pour apaiser une pression sans précédent sur le secteur médical. En attendant, le personnel médical se mobilise pour réveiller une prise en charge de qualité face à une situation de plus en plus préoccupante.







