Le tribunal de Lille a entamé le procès d'Abdelkader Bouguettaia, un narcotrafiquant présumé, accusé d'importations massives de cocaïne en France. Ce procès, qui intervient plusieurs années après des condamnations par défaut à des peines variant jusqu'à 15 ans, a lieu après son extradition de Dubaï en juin dernier.
Bouguettaia, âgé de 38 ans et surnommé "Bibi", a fait son apparition au tribunal avec un look sobre: crâne rasé, lunettes épaisses et pull blanc. Les précédentes condamnations qui le frappent, effectuées en son absence en 2022, 2023 et 2024, témoignent d'une collaboration supposée avec des réseaux de narcotrafic ayant œuvré entre 2019 et 2021. À l’époque, il se trouvait à Dubaï, et c'est à son retour en France que les opérations judiciaires ont véritablement repris, ouvrant la voie à un procès regroupant plusieurs affaires en une seule.
Les enquêteurs ont lié Bouguettaia à l'importation de plus de 2 tonnes de cocaïne au port du Havre, son lieu d'origine. Ce trafic se serait opéré grâce à des cargaisons apparemment légitimes, notamment de gélatines de boeuf en provenance d'Amérique du Sud et des conteneurs de thon d'Équateur. Comme le souligne le journal Le Monde, ces stratégies sophistiquées étaient orchestrées depuis Dubaï, faisant de lui un acteur clé dans le sérieux business de la drogue.
Durant le procès, la sécurité était renforcée, les journalistes ayant dû passer par des portiques de sécurité et une session de déminage de leur matériel. De plus, une consigne de précaution rare a été émise, interdisant la mention des noms des magistrats, contribuant à alimenter un certain sens de mystère autour de l’affaire.
Les témoignages recueillis dans le cadre des enquêtes ont révélé une trame complexe. Un témoin, après avoir identifié Bouguettaia comme l'un des commanditaires d'importations, s'est rétracté en 2021, suscitant des spéculations sur des pressions exercées par le prévenu. Selon les procureurs, Bouguettaia aurait contacté le témoin via des messageries cryptées pour le convaincre de revenir sur ses déclarations, illustrant ainsi le réseau tentaculaire au cœur de ces affaires.
Des révélations récentes chez plusieurs médias, tels que France 24, affirment également qu’un collaborateur présumé de Bouguettaia a admis que ce dernier aurait des liens avec des figures importantes de la distribution de drogue aux Pays-Bas, soulignant l'ampleur de son influence. Le procès se poursuivra sur trois jours, et l'issue pourrait influencer non seulement la justice française mais aussi les stratégies de lutte contre le trafic de drogue dans toute l'Europe.







