Ce vendredi, la Cour de cassation a statué en faveur de Vincent Bolloré, redonnant un nouvel élan à l'affaire qui secoue Vivendi. À l'origine de cette décision, un appel sur le « contrôle de fait » exercé par l'homme d'affaires sur Vivendi lors de sa scission en 2024. La cour d'appel de Paris avait précédemment conclu à l'existence de ce contrôle, une affirmation que Bolloré rejette fermement.
Dans son communiqué, la Cour a reproché à la cour d'appel de ne pas avoir appliqué correctement le code du commerce, se basant sur des indices tels que la « notoriété » de Bolloré et ses relations personnelles au sein de l'entreprise. Pourtant, le code stipule que l’évaluation du contrôle se fonde uniquement sur le poids des votes en assemblée générale.
Vers une nouvelle évaluation du contrôle ?
Suite à cette décision, la cour d'appel se voit contrainte de réexaminer la situation. Cela soulève des questions cruciales sur l'avenir de Bolloré en tant qu'actionnaire majoritaire de Vivendi, notamment s'il devra indemniser les petits actionnaires par le rachat de leurs titres, une opération qui pourrait s'élever à plusieurs milliards d'euros.
Actuellement, Vivendi est valorisé à environ 2,5 milliards d'euros, bien en deçà de ses 9 milliards d'euros d'avant la scission. Ce rachat potentiel pourrait ouvrir la voie à de futures batailles judiciaires, comme l’a indiqué une source impliquée dans le dossier.
De plus, Catherine Berjal, associée gérante du fonds Ciam, envisage d'attaquer la décision devant la Cour européenne des droits de l'homme si la situation ne s'améliore pas. « Un tel résultat serait une véritable injustice », a-t-elle déclaré.
La scission de Vivendi en question
Pour rappel, Vivendi a été scindé en quatre entités en décembre 2024 : Canal+ (médias), Havas (communication), Louis Hachette Group (édition), et une holding cotée à Paris. Les tensions entre Bolloré et les petits actionnaires s'étaient intensifiées, entraînant l'intervention de l'Autorité des marchés financiers (AMF), qui a réévalué sa position initiale.
Récemment, l'AMF a exigé que Bolloré et sa société déposent une offre publique de retrait dans un délai de six mois, ce qui pourrait compliquer davantage la situation. La suite des événements dépendra ainsi des décisions judiciaires à venir et des stratégies adoptées par les différents acteurs du dossier.
Les prochaines semaines seront déterminantes pour Vivendi, et cette affaire pourrait bien redéfinir le paysage du secteur médiatique français. La lutte pour les droits des petits actionnaires et la position de Bolloré au sein de Vivendi continueront d'alimenter le débat public.







