Près de 18 ans après la fermeture de l'usine Kodak, qui avait des retombées dévastatrices pour l'économie locale et ses 3.500 employés, Chalon-sur-Saône a réussi à se redresser. La zone industrielle SaôneOr, construite sur les terres abandonnées de Kodak, attire à présent 360 entreprises et a généré 6.600 emplois.
Martine Granier, directrice du développement économique, se souvient de ce moment difficile : "On ne va pas pleurer pendant 107 ans. Au lieu de ça, nous avons transformé cet échec en une opportunité de résilience".
Elle ajoute : "La fermeture de Kodak a laissé derrière elle 110 hectares de terrain stratégique à cinq minutes de l'autoroute du soleil, un atout rare entre Paris et Lyon". Cela a permis à la communauté de réinventer son avenir économique.
Le Grand Chalon a mis en place des initiatives telles que des 'sites clé en mains', facilitant l'implantation rapide d'entreprises. "Nous avons anticipé les besoins des futurs investisseurs en préparant les terrains avec toutes les infrastructures nécessaires et en réalisant des études archéologiques", explique Granier.
Des entreprises telles qu'Aérométal, spécialisée dans le recyclage de métaux critiques, s’installent à SaôneOr, favorisant l'émergence d'une industrie durable. "Nous avons gagné 18 mois de préparation", souligne Clarisse Maillet, directrice d'Aérométal, dont la nouvelle usine a ouvert sur la symbolique Rue de l'Argentique.
Avec près d'un milliard d'euros d'investissements, la zone SaôneOr devient un véritable modèle en pleine période de désindustrialisation en France, alors même que la CGT alerte sur 325 fermetures d'usines depuis 2024.
En dépit des critiques sur la qualité des nouveaux emplois créés, notamment des salaires peu élevés, Martine Granier défend l'idée qu'il existe une diversité de postes, allant de l'ouvrier aux métiers qualifiés.
Actuellement, seulement 15 hectares des 110 offerts par Kodak restent disponibles, et plusieurs projets d'implantation sont en discussion. Ce renouveau attire également des entreprises de l'alimentaire, comme Vicky Foods, qui investit 100 millions d’euros pour une nouvelle unité, apportant encore plus d'emplois à la région.
Alors que ce modèle de réindustrialisation pourrait servir d'exemple pour d'autres régions de France, Martine Granier est sollicitée pour partager sa success story. "Nous avons su transformer une tragédie en opportunité", conclut-elle.







