Moscou envisage d'interdire WhatsApp pour imposer Max, la messagerie russe surveillée

La Russie prépare une transition controversée vers Max, une messagerie sous surveillance.
Moscou envisage d'interdire WhatsApp pour imposer Max, la messagerie russe surveillée
Les logos de Whatsapp et de Max à Francfort, en Allemagne, le 25 août 2025. (Photo d'illustration) - KIRILL KUDRYAVTSEV / AFP
Max est présenté comme une super-application donnant accès à divers services, mais suscite des inquiétudes sur la surveillance.

La Russie envisage d'interdire WhatsApp, laissant ses millions d'utilisateurs se tourner vers Max, une nouvelle messagerie promue par les autorités. Cette application est déjà critiquée par des avocats comme un potentiel outil de surveillance.

Proposée par VK, un géant russe des réseaux sociaux, Max vise à être une super-application intégrant des services administratifs et la possibilité de commander divers produits, rappelant des applications comme WeChat en Chine.

Le gouvernement a ordonné aux fabricants de téléphones d’installer Max par défaut sur les nouveaux appareils, tout en limitant l’utilisation de services étrangers comme WhatsApp, qui comptent près de 100 millions d'utilisateurs en Russie.

Un climat de méfiance

Roskomnadzor, l'autorité de régulation des médias en Russie, a récemment fait savoir qu'elle envisageait d'interdire complètement WhatsApp au nom de la lutte contre la criminalité. L’utilisation de WhatsApp est déjà restreinte depuis août. Les autorités soulignent le besoin de réduire la dépendance de la Russie à des plateformes étrangères qui manipulent les données des utilisateurs.

Max, dont le cryptage n'est pas aussi solide, pourrait devenir un puissant outil de surveillance, selon des défenseurs des droits. "Je n'ai pas trop confiance", déclare Ekaterina, une médecin de 39 ans, qui continue de privilégier WhatsApp pour sa plateforme sécurisée.

"Je n'aimerais pas perdre l'historique de mes messages personnels et professionnels".

Une adaptation forcée

Pour d'autres, le changement n'est pas facile. Andrei Ivanov, 33 ans, reconnaît que les données sur WhatsApp peuvent être compromises, mais trouve l'application pratique. "Nous imposer un changement, c'est restreindre nos libertés", critique-t-il.

WhatsApp soutient qu'elle est ciblée pour sa méthode de cryptage permettant de sécuriser les communications entre utilisateurs. De son côté, Sergei Abramov, un retraité de 67 ans, évoque un sentiment général de menace : "Tout ce qui vient de l'étranger est désormais suspect". Maria Isakova, 36 ans, est plus compréhensive : "Nous devons nous adapter, il y a des alternatives".

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