Le dernier rapport du Conseil d'orientation des retraites (COR) met en lumière les inégalités présentes dans le système des pensions de réversion et suggère des réformes nécessaires aux regards des évolutions de la société. Ce dispositif, conçu pour compenser les interruptions de carrière dues à l'éducation des enfants et réduire le fossé de retraite entre hommes et femmes, représente en 2024 près de 16,2 % des pensions versées, soit environ 63,6 milliards d'euros.
Réponse à la demande du gouvernement de 2023, le rapport insiste sur la nécessité d'harmoniser les règles des régimes de retraite pour mieux refléter les changements familiaux et les parcours professionnels des femmes. Selon les experts, cette harmonisation pourrait avoir des implications significatives sur les dépenses, qu'elles soient augmentées ou réduites d'environ 7 à 8 % d'ici 2070.
Une question de justice sociale
Les pensions de réversion, qui s'élèvent à environ 38,7 milliards d'euros, sont principalement perçues par des femmes (près de 90 %). Ces pensions, représentant 50 à 60 % de la pension du conjoint décédé, sont actuellement réservées aux couples mariés, négligeant ainsi les familles recomposées et les couples pacsés. L'harmonisation des taux de réversion pourrait, d'après le COR, soit augmenter, soit diminuer les dépenses, en fonction de l'option choisie.
Le rapport propose également une nouvelle méthode de calcul pour maintenir le niveau de vie des conjoints survivants, tout en tenant compte de leurs propres pensions. Cela pourrait générer des économies significatives à long terme.
Des inégalités à résoudre
Au-delà des pensions de réversion, le COR met en avant des iniquités en lien avec les droits familiaux tels que les majorations pour les parents ayant élevé plusieurs enfants. Il souligne l'importance d'une réforme plus globale, renforçant les droits individuels, notamment pour les mères, tout en instaurant des plafonds de ressources pour les pensions de réversion. Cela pourrait transformer ce dispositif en un véritable filet de sécurité pour les plus démunis.
Les réactions à ce rapport sont variées. L'Unsa le décrit comme utile mais incomplet, notant que des thèmes cruciaux comme la situation des familles monoparentales et des parents d'enfants en situation de handicap n'ont pas été suffisamment abordés. En revanche, la CGT critique fermement la future réforme, la qualifiant de "sexiste" et excessivement axée sur des motifs financiers au détriment de la justice sociale.
Ces propositions continueront d'alimenter le débat public sur les retraites en France alors que le pays s'apprête à naviguer dans un paysage économique et social en mutation.







