Dans une petite épicerie à Rennes, une employée s'excuse face à des clients déçus : « Ce n’est pas un caprice de nos poules, mais une situation temporaire qui affecte l'ensemble de la filière ». Ce constat souligne un phénomène nouveau en France, où la consommation annuelle d'œufs a explosé de 300 millions d'unités, entraînant des pénuries sporadiques dans certains supermarchés.
Alerte à la rupture, mais pas de pénurie
Alors que la demande ne cesse d'augmenter, avec un chiffre atteignant près de 48 millions de poules pondeuses en France, certaines régions, notamment Paris et ses environs, ressentent plus intensément ce phénomène. Selon Yves-Marie Beaudet, président du Comité national pour la promotion de l’œuf, « il n’existe actuellement aucun risque de pénurie ». Sa déclaration rassure, alors que le marché est confronté à des ruptures ponctuelles, mais sans conséquences alarmantes.
Ce regain d’intérêt pour les œufs n’est pas surprenant : les Français en consomment désormais 300 millions de plus chaque année. Ce chiffre équivaut à la production d’un million de poules. Cette performance, cependant, n’est pas sans défis.
Un avenir sans cages : vers une nouvelle ère pour la filière
Pour répondre à cette demande soutenue, les producteurs ont élaboré un plan ambitieux, visant la construction de 300 nouveaux bâtiments d’ici 2030. Ils souhaitent également rompre avec les méthodes de production aux cages, favorisant des alternatives comme la production en plein air. « Notre objectif est d’atteindre 90 % d’œufs hors cage d’ici 2030, contre 77 % aujourd'hui », explique un expert de la filière, affermissant ainsi leur engagement pour un futur plus durable.
Cette transition nécessitera du temps et engendrera des interruptions de production. Comme le souligne un éleveur de Bretagne, « Des travaux de construction peuvent temporairement ralentir notre capacité de produire ». Malgré ces défis, il reste optimiste : « Nous sommes convaincus que l’offre s’ajustera à la demande dans les mois à venir ».
En conclusion, alors que les Français continuent d'afficher une passion pour les œufs, l'industrie s'organise pour s'adapter aux nouvelles réalités du marché. Reste à voir comment cette dynamique évoluera, mais une chose est certaine : les œufs demeurent une denrée prisée dans les cuisines françaises.







