Dans le Sud-Ouest de la France, les agriculteurs prennent le temps de célébrer le réveillon de Noël sur les barrages, après plus de dix jours de mobilisation intense contre la gestion de la dermatose nodulaire contagieuse (DNC) par le gouvernement. Au cœur de cette contestation, le blocage de l'A64 à Carbonne demeure actif. "Nous allons fêter Noël sur l'autoroute", a confirmé Jérôme Bayle, un leader de la mobilisation, après une rencontre avec le préfet de la Haute-Garonne.
Ce matin, la circulation est encore largement perturbée sur plusieurs axes, y compris l'A63 au sud de Bordeaux, et l'A64 reliant Toulouse à Bayonne. Des événements festifs, comme une messe de Noël, sont programmés sur l'autoroute et à Cestas en Gironde, où la Coordination rurale a prévu un réveillon sous le signe de l'auberge espagnole.
"Nous nous battons pour modifier les règles sur l'abattage et pour trouver des solutions pour nos agriculteurs. Il ne s'agit pas seulement de nous, mais de la viabilité de nos exploitations jusqu'en 2026", a ajouté Bayle. Benjamin Roquebert, un autre éleveur engagé, a affirmé : "C'est une question de survie. Si cela doit durer un mois, nous sommes prêts à faire le siège."
Depuis l'émergence de l'épidémie en Savoie cet été, le gouvernement a mis en place une stratégie basée sur trois axes : l'abattage systématique des troupeaux dès qu'un cas est détecté, la vaccination des animaux et des restrictions sur les déplacements. Cependant, cette approche est vivement critiquée par de nombreux agriculteurs, notamment ceux de la Coordination rurale, qui s'opposent à l'abattage des troupeaux entiers au moindre cas constaté.
En Haute-Garonne, 72 vaches ont été abattues récemment après la détection d'un nouveau cas de DNC, augmentant le bilan national à 115 foyers depuis juin. Ce contexte compliqué aggrave la situation sur les routes pour cette période de vacances, ce qui en fait l'une des journées les plus chargées de l'année, selon Bison Futé.
Pour des solutions à long terme, des experts soulignent la nécessité d'une approche plus équilibrée, combinant à la fois la vaccination et des mesures moins radicales. "La persistance des tensions sur le terrain montre une insatisfaction croissante parmi les agriculteurs face à une gestion jugée inadaptée", note un analyste du secteur. Le gouvernement devra donc trouver un terrain d'entente pour éviter que la situation ne dégénère davantage.







