Le Parisien, quotidien emblématique français, va bénéficier d'une recapitalisation de 150 millions d'euros de la part de LVMH, le titan du luxe. Ce soutien arrive alors que le journal subit de lourdes pertes, évaluées à environ 30 millions d'euros pour l'année 2024, et que des rumeurs persistantes de vente alimentent l'inquiétude parmi les salariés.
Anne-Violette Revel de Lambert, directrice générale par intérim, a rassuré les équipes en interne en déclarant que cette opération, prévue d'ici la fin novembre, ne vise pas seulement à respecter des obligations légales mais aussi à garantir la pérennité du journal. "Nous sommes engagés à maintenir la qualité de l'information que nous fournissons tous les jours", a-t-elle précisé.
Cette décision survient après un plan de restructuration qui a coûté près de 40 postes, renforçant la crainte des employés quant à l'avenir de la rédaction, qui se compose actuellement de 390 équivalents temps plein, dont 349 journalistes. "Il est essentiel que nos conditions de travail soient respectées et que nous puissions continuer à produire un journal indépendant", a déclaré Aymeric Renou, délégué syndical du SNJ.
Des manifestations ont eu lieu le 22 septembre, où les employés ont exprimé leur désir de préserver l'indépendance éditoriale de leur publication face aux rumeurs de vente au polémique milliardaire Vincent Bolloré. Bien que LVMH ait insisté sur le fait qu'aucun processus de vente n'était en cours, l'inquiétude demeure.
Depuis qu'il a acquis Le Parisien en 2015, LVMH a déjà injecté 83 millions d'euros en 2018 et 65 millions en 2022. Ce nouvel apport de fonds confirme non seulement le soutien de l'actionnaire, mais également l'urgence de trouver une voie vers la rentabilité. Les employés attendent désormais un plan stratégique qui pourrait inclure des efforts de réduction des pertes et une transition numérique plus efficace. Comme l'indique Le Monde, le succès de ces projets sera essentiel pour la survie à long terme du quotidien.







