La Chine s'affirme comme le premier créancier mondial, fournissant 2.200 milliards de dollars de prêts et subventions à l'échelle mondiale depuis 2000. Cette information provient d'une étude approfondie d'AidData, un laboratoire de recherche de l'Université de William & Mary, qui a nécessité trois années de travail de la part de 140 analystes pour collecter des données souvent inaccessibles.
Selon cette étude, la portée des prêts chinois est deux à quatre fois supérieure aux chiffres précédemment publiés. Chaque prêt accordé et chaque subvention sont scrutinés, car, comme le souligne Bradley Parks, directeur du programme, cela confère à la Chine un rôle incontournable sur la scène financière internationale.
Contrairement à l'idée reçue que la majorité des prêts chinois serait destinée aux pays en développement, les données montrent qu'entre 2000 et 2023, 943 milliards de dollars ont été accordés à des pays à revenu élevé, comme les États-Unis et l'Allemagne. Notamment, 200 milliards de dollars ont été prêtés aux États-Unis, attirant l'attention de nombreux observateurs, étant donné la rhétorique américaine sur la « diplomatie du piège de la dette ».
Ces financements ont permis de soutenir des entreprises américaines emblématiques telles qu'Amazon et Tesla, tout en améliorant des infrastructures essentielles, notamment dans le secteur de l'énergie et des technologies de pointe.
L'économiste Michael Pettis souligne que les pays où les marchés des capitaux sont ouverts et flexibles, comme les États-Unis, le Canada et l'Australie, ont tendance à attirer une portion conséquente de ces investissements. Alors que la Chine s'orientait vers les pays riches après 2015, les inquiétudes en matière de technologie et de sécurité ont fait l'objet d'un examen minutieux par les États-Unis et ses alliés.
En Europe, la France, bien que deuxième bénéficiaire des crédits chinois, se retrouve à la traîne avec 21 milliards de dollars, principalement dans les secteurs de l'énergie, des infrastructures et des nouvelles technologies. Cela souligne une tendance où le Royaume-Uni a également reçu 60 milliards de dollars, un montant significatif qui a contribué à des acquisitions stratégiques, comme celle de la société de semi-conducteurs Imagination Technologies.
En somme, cette dynamique émergente pourrait redéfinir les relations économiques internationales, amenant les nations à repenser leurs dépendances financières tout en évaluant les risques et opportunités qu'offre le crédit chinois.







