Une offre d'emploi récemment publiée par la start-up suisse Forgis a rapidement alimenté le débat en Suisse. Spécialisée dans l'intelligence industrielle, cette entreprise propose un poste de responsable du développement à Schlieren, près de Zurich, avec des conditions de travail hors du commun : entre 80 et 100 heures par semaine pour un salaire de 70 000 francs suisses (environ 75 000 euros) et une participation aux actions.
Les modalités de l'offre suscitent déjà de vives réactions. La législation suisse fixe une durée de travail maximale légale de 50 heures par semaine, et dans un pays où le salaire médian est d'environ 80 000 francs, l'offre de Forgis est considérée comme largement inférieure. De plus, le rythme de travail pressionne les limites du raisonnable, avec des semaines non seulement longues mais sans répit, la société ne proposant que quelques dimanches de repos.
La position de l'entreprise sur le travail intensif
Dans le texte de l'annonce, Forgis affirme ne pas croire à l'équilibre entre vie personnelle et carrière, une déclaration qui a provoqué non seulement l'inquiétude, mais aussi des interrogations quant à la santé mentale des employés potentiels. Le PDG de l’entreprise, Federico Martelli, a justifié cette approche en déclarant qu’ils cherchent « des membres fondateurs, pas des employés ». Il stipule que le travail dans une start-up implique souvent des horaires extrêmes similaires à ceux observés dans la Silicon Valley.
Pour ajouter à la controverse, le professeur Roger Rudolph, spécialiste en droit du travail à l'Université de Zurich, a déclaré que ce type d'exigences pourrait être considéré comme une violation des lois sur le travail en Suisse, ce qui pourrait conduire à des poursuites judiciaires.
En dépit des alarmes, l'offre a attiré l'attention, avec 1 200 candidatures reçues en trois jours pour les postes ouverts, témoignant d'une certaine curiosité ou désespoir quant aux opportunités d'emploi. Dans un environnement économiquement tendu, certaines personnes sont prêtes à envisager des compromis extrêmes, provoquant un débat sur la valorisation du travail face à la vie personnelle.
La situation pose la question de la moralité et de l'éthique des start-ups modernes. La pression pour innover et croître peut-elle justifier des investissementés personnel tels que ceux proposés par Forgis ? Alors qu'une telle offre pourrait séduire certains, elle est aussi une source de préoccupation majeure concernant le bien-être des travailleurs.







