La Belgique connaît une grève générale sans précédent depuis plus de quarante ans, orchestrée par les trois principaux syndicats pour s'opposer au plan d'austérité de 20 milliards d'euros proposé par Bart De Wever. Ce mouvement social, qui touche divers secteurs, du transport aux soins de santé, met à mal la coalition en place, déjà fragilisée par des tensions internes et une dette publique qui frôle les 107 % du PIB.
Au cœur du conflit se trouvent des mesures budgétaires jugées alarmantes. Alors que le gouvernement s'efforce de respecter un objectif d'économies d'ici 2026, la crainte d'un déficit public croissant ne fait qu'attiser la colère des citoyens. Les experts de la Banque nationale de Belgique ont évoqué le potentiel explosif de l'endettement, alertant sur la nécessité d'un changement de cap.
Les réformes des retraites : un point de tension majeur pour les cheminots
La première étincelle de cette mobilisation est venue du secteur ferroviaire, où la réforme des retraites a été perçue comme une menace directe à la sécurité financière des travailleurs. Le gouvernement envisage de relever l'âge de départ à la retraite de 60 à 67 ans, ainsi que de réduire les montants des pensions. Cette réforme s'accompagne d'un climat d'incertitude politique, où les différentes factions de la coalition peinent à trouver des compromis.
Les libéraux francophones s'opposent à toute hausse de la TVA ou de l'impôt sur le revenu, tandis que les socialistes flamands militent pour la préservation d'un système d'indexation des salaires qui protège contre l'inflation. La complexité de la situation s'accentue alors que De Wever se retrouve entre les exigences des syndicats et les contraintes qui pèsent sur sa majorité.
La négligence des aides aux entreprises alimente le mécontentement
Les syndicats ne s'arrêtent pas à la simple défense des droits sociaux. Ils mettent en avant des chiffres inquiétants relatifs aux 25 milliards d'euros d'aides aux entreprises accordées en 2024, dont l'efficacité a été remise en question. Des rapports suggèrent que ces subventions n'ont eu que peu ou pas d'incidence sur l'augmentation de l'emploi. Une opinion partagée par des économistes, qui soulignent que l'État devrait se concentrer sur la fiscalité, en ciblant les niches fiscales et en luttant contre la fraude.
Les syndicats plaident pour un réajustement des priorités budgétaires, afin de réorienter ces aides vers des investissements publics cruciaux, notamment en matière de santé et d'éducation. En période de crise, la revendication de l'argent doit aller vers des solutions structurelles plutôt que vers des mesures temporaires et inefficaces.
Alors que Bart De Wever a fixé Noël comme date limite pour parvenir à un accord budgétaire, l'escalade des tensions pourrait rendre cet objectif difficile à atteindre. Les pistes de solutions semblent s'éloigner, laissant ainsi présager une poursuite des mobilisations de rue. La nécessité d'un dialogue constructif et d'une prise en compte des préoccupations sociétales sera plus cruciale que jamais dans les jours à venir.







