Les actifs russes gelés : un dilemme européen à l'ombre du plan Trump

Le plan Trump relance le débat sur l'utilisation des avoirs russes pour l'Ukraine.
Les actifs russes gelés : un dilemme européen à l'ombre du plan Trump

Le plan en 28 points proposé par Donald Trump pour l'Ukraine relance une discussion brûlante concernant l'utilisation des 210 milliards d'euros d'actifs de la Banque centrale russe immobilisés. Ce projet, perçu comme trop favorable à Moscou, met en lumière la vulnérabilité des stratégies européennes face à la Russie, tout en exacerbant les réticences historiques de la Belgique, qui détient la majorité de ces avoirs. L'UE se trouve ainsi sous pression, à quelques semaines d'un sommet crucial programmé pour mi-décembre.

Le point numéro 14 du plan Trump, qui envisage le transfert d'une partie de ces actifs vers les États-Unis pour financer divers projets, suscite de vives inquiétudes au sein des capitales européennes. La possibilité d'une restitution directe à la Russie est inacceptable pour la plupart des États membres, car cela réduirait considérablement le pouvoir de pression stratégique de l'Europe. Dans un contexte où l'Union est déjà engagée dans des négociations pour assurer un soutien financier pluriannuel à l'Ukraine, cette proposition apparaît d'autant plus périlleuse.

Le président français Emmanuel Macron a affirmé clairement que c'est « aux Européens de décider » du sort de ces actifs gelés. À ses yeux, la proposition de Trump pourrait être perçue comme une imposition extérieure, sapant ainsi la souveraineté économique européenne.

210 milliards d’euros : une opportunité en question

Avec un montant total de 210 milliards d’euros gélés depuis l’invasion de l’Ukraine en février 2022, ces fonds représentent une solution financière potentielle tant prisée par de nombreuses capitales européennes en difficulté budgétaire. Des pays comme l'Allemagne, les États baltes, la Pologne, et les Pays-Bas militent fermement pour la mobilisation rapide de ces ressources au profit de l'Ukraine. Donald Tusk, Premier ministre polonais, a exprimé l'espoir d'un consensus rapide pour garantir un soutien efficace à Kiev.

Cependant, cette manœuvre soulève des questions juridiques complexes, raison pour laquelle la Belgique reste sur la défensive. Le Premier ministre belge, Bart De Wever, s'inquiète des répercussions que pourrait subir son pays en cas de litige potentiel avec la Russie, lesquelles pourraient inclure des actions en justice ou des sanctions économiques.

Un nécessaire compromis à rechercher

La résistance belge est un obstacle institutionnel non négligeable à Bruxelles. Un diplomate européen a récemment signalé que le plan de Trump a accentué la pression pour parvenir à un accord. Bien que Tusk se montre optimiste sur la possibilité d'une décision rapide, la Belgique a confirmé, via l'AFP, que ses préoccupations demeurent inchangées.

Les États européens disposent désormais d'une période restreinte de trois semaines pour convaincre la Belgique de soutenir l'utilisation de ces actifs gelés ou, à défaut, d'explorer d'autres options de financement pour l'Ukraine. La prochaine échéance politique est fixée pour le sommet de mi-décembre. Comme l'indique une analyse de France 24, la situation reste fluide, et les décisions à venir pourraient avoir des répercussions significatives sur la dynamique de l'aide à l'Ukraine.

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