L'eurodéputée Nathalie Loiseau, ancienne ministre des Affaires européennes, a récemment exprimé une profonde inquiétude concernant les ingérences étrangères lors des élections locales. À la tête de la commission spéciale sur le « bouclier de la démocratie » au Parlement européen, elle souligne que ces manœuvres, souvent orchestrées par des puissances comme la Russie, deviennent de plus en plus systématiques.
Dans une interview, Loiseau a expliqué que la lutte contre ces ingérences est désormais cruciale, surtout à l'aube des élections municipales de mars prochain. « Le risque d'ingérences existe réellement, notamment en raison des avancées technologiques qui facilitent la désinformation et la création de contenus trompeurs », a-t-elle déclaré, mettant en garde contre l'utilisation croissante de techniques telles que les deepfakes.
Des rapports récents, y compris ceux du ministère français de l'Intérieur, constatent une augmentation des tentatives d'influencer les opinions publiques par des campagnes de désinformation. Les experts en cybersécurité, tels que ceux de l'Agence nationale de la sécurité des systèmes d'information (ANSSI), coopèrent avec des agences comme Viginum pour contrer ces menaces. Cependant, Loiseau insiste sur la nécessité d'harmoniser les efforts entre pays européens pour être plus efficaces face à ces défis.
« Les événements peuvent être montés de toutes pièces pour perturber des campagnes électorales et cibler les candidats critiques à l'égard de certains régimes, comme celui de Poutine », a averti Loiseau. Elle souligne également que la sensibilisation des citoyens est essentielle ; chacun doit savoir repérer les manipulations potentielles avant que les débats ne s'enflamment sur les réseaux sociaux.
À la lumière de ces développements, l'Union européenne est dans une position délicate. Alors que certains pays affichent leur volonté de contrer ces problématiques, d'autres poursuivent une approche plus timide. Loiseau conclut en appelant à une action plus audacieuse : « Face à des acteurs globaux comme la Russie et des bouleversements politiques tels que le retour de Trump, l'inaction n'est pas une option. Nous devons nous organiser pour protéger la démocratie », a-t-elle déclaré.







