Dans la commune d'Evreux, Pierre, un habitant de Guichainville, s'interroge : "C'est inadmissible de payer cher pour une eau potentiellement de mauvaise qualité." La dégradation de la qualité de l'eau du robinet suscite des inquiétudes croissantes parmi la population. Le maire Guy Lefrand admet que cette année, l'Agence régionale de santé a identifié de nouveaux pesticides, entraînant une reclassification de l'eau d'A à C. Il explique : "Des molécules dépassent les niveaux environnementaux, mais restent en dessous des seuils sanitaires. Pour le chlorothalonil, le seuil environnemental est à 0.10 microgramme par litre, alors que notre taux est à 0.12 microgramme." Malgré cela, Lefrand encourage les habitants à boire l'eau du robinet, affirmant : "Je la bois moi-même et je la recommande à tous."
En parallèle, la présence de perchlorate dans certaines communes, comme Tourneville et Claville, inquiète les associations telles que Générations Futures. Leurs études montrent que l’eau dépasse des seuils recommandés, rendant sa consommation déconseillée pour les nourrissons de moins de six mois. La toxicologue Pauline Cervan insiste : "Les habitants doivent être informés immédiatement des dépassements constatés pour protéger leurs familles." Bien que cette information soit incluse sur les factures d'eau annuelles, cela ne suffit pas, selon l'experte.
Pour répondre à ces préoccupations, un Comité départemental de l'eau a été établi le 26 novembre, réunissant collectivités locales, agriculteurs et usagers. Myriam Duteil, vice-présidente en charge du cycle de l'eau, souligne l'importance de créer un dialogue : "Nous devons travailler ensemble sur un diagnostic commun et imaginer des actions concrètes." Le préfet Charles Giusti a ajouté que des enjeux qualitatifs et quantitatifs sont à prévoir, surtout à l'aube des impacts du changement climatique sur nos ressources en eau.
Cette initiative s'inscrit dans un contexte de vigilance accrue sur la qualité de l'eau en France. Les références à la carte de qualité de l'eau, comme celle proposée par l'association Data for Good, constituent une démarche saluée par de nombreux citoyens souhaitant des pratiques plus transparentes. Il est donc essentiel de continuer à surveiller et à améliorer la situation pour retrouver la confiance des usagers dans l'eau du robinet.







