La proposition de loi destinée à protéger les jeunes d'une exposition précoce et excessive aux écrans sera examinée en séance publique au Sénat ce 18 décembre. Adoptée en commission, cette initiative a pour but de lutter contre les effets néfastes des réseaux sociaux.
Dans un contexte où Emmanuel Macron soulève la question des réseaux sociaux, notamment en exprimant son souhait d’interdire leur accès aux jeunes avant 15 ou 16 ans, plusieurs mesures sont envisagées. Le président a clairement indiqué son intention de forcer les plateformes à effectuer une vérification rigoureuse de l'âge des utilisateurs, sur le modèle utilisé par les sites pour adultes.
La sénatrice Catherine Morin-Desailly, à l'origine de la proposition et soutenue par l'Union centriste, a souligné l'urgence d'une telle loi. En 2018, elle avait déjà publié un rapport pointant les dangers des écrans sur le développement des jeunes. Parmi les mesures phares, le texte prévoit une formation des professionnels de l'éducation sur les risques liés à l'utilisation excessive des technologies, ainsi qu'une campagne de sensibilisation.
Volet éducatif et sanitaire
Le projet de loi inclut un volet éducatif qui a pour but de sensibiliser tout le personnel éducatif aux conséquences d'une telle exposition. De plus, des messages de prévention devraient être diffusés sur l’emballage des appareils connectés et dans les publicités. Les établissements scolaires seront également encouragés à encadrer l'utilisation des appareils numériques.
Une majorité numérique à 15 ans
Après une première loi promulguée en juillet 2023 qui n’a pas pu être appliquée en raison de blocages au niveau européen, la situation semble évoluer. La Commission européenne a donné son feu vert l'été dernier, permettant ainsi de relancer le projet. Par ailleurs, une proposition de loi déposée par Laure Miller (Renaissance), visant à interdire l'accès des moins de 15 ans aux réseaux sociaux, sera discutée à l'Assemblée nationale en janvier 2026.
Des experts demeurent sceptiques sur l’effectivité de telles mesures. Jean-Pierre Laigle, psychologue, avertit que « la simple interdiction ne suffit pas à protéger les jeunes, il faut également les éduquer sur l'usage responsable des médias numériques ». La question de la santé mentale des jeunes face aux réseaux sociaux est un sujet brûlant qui nécessite une attention soutenue.







