Les autorités françaises envisagent de recourir à des filets pour arrêter les embarcations de migrants tentant de rejoindre le Royaume-Uni, suscitant une forte indignation. Cette technique, habituellement réservée à la lutte contre le trafic de drogue, a été critiquée par des organisations telles qu'Amnesty International, qui qualifient cette approche d'« imprudente » et « dangereuse ».
Selon des rapports récents du journal Le Monde et de l'agence d'investigation Lighthouse Reports, l'idée serait de bloquer les hélices des canots pneumatiques surchargés, mettant ainsi en danger la vie de ceux qui cherchent protection. Amnesty International a émis un avertissement : « Utiliser des tactiques conçues pour arrêter des navires de contrebande de drogue contre des embarcations précaires remplies de personnes vulnérables est intrinsèquement risqué ».
Le ministère de l'Intérieur n'a pas encore commenté cette proposition. Les critiques, y compris celles de Tom Southerden, directeur du programme juridique d'Amnesty au Royaume-Uni, soulignent que ces personnes traversent la Manche faute d'alternatives sûres. « Répondre par des tactiques qui mettent en danger leurs vies est non seulement irresponsable, mais constitue également une violation des droits humains fondamentaux », a-t-il déclaré.
Un changement de doctrine controversé
En février, Paris et Londres avaient déjà prolongé un accord visant à contrôler l'immigration clandestine, avec des financements britanniques pour les opérations françaises. L'ancien ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, avait exprimé une volonté de « changer de doctrine » pour intercepter les embarcations en mer.
L'association Utopia 56, qui soutient les migrants, a décrit cette décision comme une « indignité », affirmant que la France cherche à sécuriser des financements britanniques au détriment de la sécurité des personnes en détresse. Cette approche pourrait aggraver la situation, augmentant le risque de tragédies en mer.
Des tragédies en mer en forte hausse
Au moins 27 migrants ont perdu la vie en 2025 lors de traversées périlleuses de la Manche, selon les données officielles. Alors que le gouvernement britannique a annoncé une réforme pour durcir la politique d'immigration, espérant réduire le nombre d'arrivées par petits bateaux, le flux de migrants ne faiblit pas. Depuis janvier, plus de 39 000 personnes ont été enregistrées comme étant arrivées sur le sol britannique, la plupart d'entre elles demandant l'asile.
Cette situation alarmante appelle à une réflexion plus profonde sur les politiques migratoires de la France et du Royaume-Uni. Les voix s'élèvent pour exiger des solutions plus humaines, axées sur l'élargissement des voies de passage sûres et l'amélioration des procédures d'asile, afin de prévenir d'autres tragédies.







