Dans une décision qui suscite une vive controverse, un détenu du quartier de lutte contre la criminalité organisée (QLCO) de la prison de Vendin-le-Vieil a récemment bénéficié d'une permission de sortie. Bien que sa libération ne soit pas prévue avant 2029, ce dernier a réussi à obtenir un rendez-vous pour un entretien d'embauche, malgré les avis défavorables du chef d'établissement et du parquet.
Ce détenu, identifié comme Ouaihid Ben Faiza, 52 ans, est un membre important d'un réseau de trafic de drogue opérant en Seine-Saint-Denis. Il s'était évadé en 2014 de la prison de Villepinte, sa cavale ayant duré deux semaines. La situation a alarmé les syndicats d'agents pénitentiaires, qui estiment que des décisions de cette nature mettent en péril la sécurité publique.
« Le chef d'établissement et le parquet avaient émis un avis défavorable, mais le juge d'application des peines a confirmé la permission de sortie liée au travail », a expliqué une source judiciaire. Le parquet a fait appel de cette décision, mais la chambre d'application des peines l'a validée, suscitant l'incompréhension au sein de la communauté pénitentiaire.
Les syndicalistes, notamment ceux de l'UFAP UNSA Justice, expriment leur indignation face à cette situation, soulignant que « ces détenus sont censés représenter un danger pour la société », ajoutant qu'il est difficile de comprendre comment un individu classé « à haut risque » peut sortir de prison pour un simple entretien. Alexandre Caby, secrétaire général d'UFAP UNSA Justice, a déclaré : « On ne peut pas prôner un régime ultra-renforcé pour les narcotrafiquants et ensuite permettre des sorties en dépit des avis de sécurité. »
Le ministre de la Justice, Gérald Darmanin, avait créé ces quartiers spéciaux pour isoler les trafiquants et éviter qu'ils ne gèrent leurs affaires depuis leur cellule. Cette décision n'est donc pas seulement perçue comme une anomalie, mais également comme un risque potentiel pour la sécurité des agents et du public.
Les représentants syndicaux appellent à une révision de ces politiques, soulignant que les conditions actuelles de détention sont déjà délicates et que des décisions de cette nature pourraient avoir des conséquences désastreuses. La question de la sécurité des agents pénitentiaires et du public en général se pose ainsi avec acuité dans ce contexte.







