Après une année derrière les barreaux en Algérie, Boualem Sansal, écrivain franco-algérien de 81 ans, a récemment exposé les conditions pénibles de sa détention dans une interview accordée à France Inter. Libéré le 12 novembre dernier, grâce à une grâce présidentielle accordée par Abdelmadjid Tebboune, il évoque pour la première fois son expérience traumatisante.
Lors de cette intervention, il a déclaré : "Être prisonnier, c'est une humiliation". Ces mots résonnent avec une telle gravité alors qu'il évoque le quotidien des détenus, semblables à des animaux soumis à des règles strictes. "On vous fouille du matin au soir, vous êtes comme un toutou : 'Viens ici, assieds-toi là-bas, va là-bas, mange'", a-t-il ajouté, soulignant l'impact psychologique dévastateur de ces traitements.
Un isolement douloureux
Sansal a partagé les défis émotionnels de la vie en prison, insistant sur le fait que, malgré l'instauration d'une routine, la déshumanisation reste omniprésente. "La prison, on peut s'y habituer... mais intérieurement, on se ferme", a-t-il confié. Le silence que subissent les détenus sur leur souffrance les plonge dans une solitude profonde. "On pleure dans sa cellule, le soir, tout seul, dans sa tête".
Comme l'indiquent certains experts en psychologie, cette incapacité à partager et à communiquer ses émotions peut entraîner des conséquences graves sur la santé mentale. Le psychologue et sociologue Albert G. souligne que "le silence imposé en prison peut mener à des troubles psychologiques durables". Il devient crucial de reconnaître l'importance de la parole libératrice pour tous les prisonniers.
Boualem Sansal, souvent considéré comme un dissentant critique du régime algérien, a vu son incarcération agiter la scène politique et littéraire tant en France qu'en Algérie. Sa libération ne marque pas seulement un retour à la liberté personnelle, mais souligne également les tensions persistantes entre les gouvernements et la société civile.
Au milieu des tensions diplomatiques entre Paris et Alger, son histoire fait écho à des milliers d'autres, révélant un système où les voix critiques sont muselées. Pour finir, c'est avec espoir que Sansal envisage un avenir où la liberté d'expression serait pleinement respectée, tant en Algérie qu'ailleurs.







