Le 24 novembre 2025, un détenu notoire de la prison de haute sécurité de Vendin-le-Veil a obtenu une permission de sortie d'un jour. Ouaihid Ben Faïza, reconnu comme l'un des 100 criminels les plus dangereux de France, a quitté l'établissement pénitentiaire pour se rendre à un entretien professionnel à Lyon, suscitant une vive controverse.
Âgé de 52 ans, Ben Faïza a été condamné pour ses activités au sein d'un vaste réseau de trafic de drogue en Seine-Saint-Denis. À la surprise générale, cette autorisation, bien que légale, a provoqué l'indignation de plusieurs syndicats pénitentiaires, qui estiment qu'elle est incompatible avec les politiques de sécurité imposées aux narcotrafiquants dans les quartiers de lutte contre la criminalité organisée (QLCO).
Cette situation met en lumière les contradictions du système judiciaire français. L'Ufap-Unsa justice a vivement critiqué cette décision, la qualifiant de « complètement déconnectée des réalités auxquelles sont confrontés les personnels pénitentiaires ». Selon leur communiqué, cette permission « décrédibilise le régime QLCO », qui vise à isoler les criminels les plus dangereux pour les empêcher de poursuivre leurs activités criminelles depuis l'intérieur de la prison.
Malgré la polémique, cette permission de sortir est tout à fait légale. Selon les règles en vigueur, les détenus peuvent bénéficier de permissions pour maintenir des liens avec leur famille et préparer leur réinsertion sociale. L'Observatoire International des Prisons (OIP) précise que ces autorisations visent à favoriser les relations entre les détenus et leurs proches, ainsi qu'à les préparer à leur futur en liberté.
Le ministre de la Justice, Gérald Darmanin, a tenu à souligner que la décision d'accorder cette permission appartient à l'autorité judiciaire. Néanmoins, il a manifesté l'intention de revoir la législation pour éviter de telles situations à l'avenir. Ben Faïza, qui avait déjà réussi une évasion en 2014, sera détenu jusqu'à 2029, et son avocate a plaidé en faveur de sa permission, affirmant qu'un entretien en visioconférence n'aurait pas prouvé son sérieux.
En somme, cette affaire soulève des questions cruciales sur la gestion des permissions de sortie des détenus considérés comme dangereux. Comment garantir la sécurité publique tout en respectant le droit des condamnés à voir leur famille et à se réinsérer dans la société ? C'est un dilemme qui continue de diviser l'opinion publique et les experts judiciaires.







