Les discussions autour du budget de la Sécurité sociale entrent dans une phase critique. Après que le Sénat et l'Assemblée nationale ont reconnu leurs divergences, le projet gouvernemental est désormais renvoyé vers l'Assemblée, où des débats cruciaux se tiendront toute la semaine.
Les sénateurs ont adopté une version de ce budget, mais aucun compromis n'a pu émerger, les positions des deux chambres restant opposées sur des questions clés telles que la suspension de la réforme des retraites et le gel des minima sociaux. En conséquence, une commission mixte paritaire (CMP) a été rapidement suspendue, laissant le texte à l'Assemblée pour une réécriture.
La défenseure du budget, la ministre des Comptes publics Amélie de Montchalin, a reconnu ce blocage, mais a exprimé son optimisme quant à la possibilité de trouver des accords durant cette nouvelle navette parlementaire. "Il faut un vrai dialogue" a-t-elle déclaré.
Pour le député Jérôme Guedj, membre du Parti socialiste, cette semaine représente une "heure de vérité" pour arriver à un consensus. Il a souligné la nécessité d'une vision claire avant le 2 décembre, appelant à des discussions franches entre les différents groupes parlementaires.
L'équipe gouvernementale mise sur un soutien de la gauche, notamment du PS, qui avait précédemment accepté de ne pas censurer le gouvernement en échange d'une promesse de suspension des réformes des retraites. Cependant, certaines voix au sein du PS se montrent hésitantes, s'inquiétant de l’acceptabilité d'un budget qui pourrait être perçu comme un soutien au gouvernement.
D'un point de vue purement économique, le gouvernement espère limiter le déficit de la Sécurité sociale à 20 milliards d'euros, alors que le Sénat table sur un déficit plus bas de 17,6 milliards. Cet écart alarmant met en lumière les tensions budgétaires qui pourraient mener à une crise financière majeure, si un accord n'est pas atteint.
Le débat est d'autant plus agité que les syndicats de médecins libéraux annoncent une grève pour janvier, et les critiques fusent de toutes parts, notamment de la part de députés du Rassemblement national et de La France Insoumise, dénonçant une gestion qui pourrait nuire aux citoyens.
Selon Jean-Philippe Tanguy du RN, "transformer un déficit de 25 milliards d'euros en acceptable est une illusion", remettant en question la capacité du gouvernement à gérer la crise. De plus, certains parlementaires évoquent la possibilité d'une utilisation du 49.3 pour faire passer le budget si les discussions échouent.
En somme, si l'Assemblée parvient à adopter ce budget, cela pourrait desserrer l'étau sur le budget de l'État, beaucoup plus difficile à valider. Cela serait en soi un objectif majeur pour l’exécutif, qui voit dans cette réussite un signal positif pour les débats futurs.
Alors que le climat politique reste tendu, l'avenir du budget de la Sécu est incertain, rappelant à tous les acteurs politiques l'importance d'une gestion budgétaire prudente et transparente.







