L'accord commercial Mercosur, signé fin 2024, vise à renforcer les échanges entre l'Union européenne et plusieurs pays d'Amérique du Sud. Cependant, il soulève de vives inquiétudes parmi la communauté agricole française.
Mercredi soir, une centaine d'agriculteurs s'est rassemblée à la barrière de péage du pont de Tancarville, en Normandie. Ces manifestants souhaitent clairement exprimer leur opposition à cet accord dont les répercussions pourraient être désastreuses pour l'agriculture locale. Justin Lemaître, jeune éleveur et secrétaire des Jeunes agriculteurs de Seine-Maritime, a déclaré : "Nous sommes ici pour rappeler notre mécontentement face aux accords Mercosur, qui menacent notre avenir."
Cette initiative a pris la forme d'une action symbolique, avec une quinzaine de tracteurs et des bidons suspendus au pont portant le message clair : "Non au Mercosur". Guillaume Burel, vice-président de la FNSEA dans la région, a souligné la peur croissante des agriculteurs face à la concurrence : "Nous nous retrouvons en opposition à des fermes-usines sud-américaines, échappant à nos normes de traçabilité et de sécurité alimentaire."
Des témoignages poignants ensorcellent la manifestation. Eliott Paris, 17 ans et étudiant en agriculture, a partagé son inquiétude : "Cela fait un an que le sujet du Mercosur est évoqué, et nous avons l'impression d'être pris pour des imbéciles. Nous avons peur de l’avenir."
Les agriculteurs expriment un sentiment général de ras-le-bol face à ce qu'ils considèrent comme une concurrence déloyale. Hélène Saint-Aubin, qui travaille dans une exploitation agricole, conclut : "Ce choix ne nous fera que du tort alors que nous respectons des normes environnementales et sanitaires strictes que nos concurrents ne subissent pas."
Des mobilisations similaires ont eu lieu ces dernières semaines en France, notamment à Rouen et dans le Cher, témoignant de la détermination des agriculteurs à se faire entendre. Selon le quotidien Le Monde, la crainte grandissante de voir la compétitivité des fermes françaises compromise par des produits importés à bas prix est palpable à travers tout le pays.







