Dans un scénario qui semble tout droit sorti d'un film à suspense, deux détenus se sont évadés de la prison de Dijon en utilisant une simple scie à métaux. Ce fait divers, qui a eu lieu jeudi matin, a révélé des lacunes inquiétantes dans la sécurité de cette maison d'arrêt vétuste, construite en 1853.
Les évadés, un homme de 32 ans, accusé de menaces et violences aggravées, et un jeune homme de 19 ans, soupçonné de tentative d'assassinat, ont réussi à scié les barreaux de leur cellule et à s'enfuir en glissant sur des draps enroulés. Cette évasion a été rapidement constatée lors des contrôles matinaux effectués par le personnel pénitentiaire.
Ahmed Saih, représentant syndical de la prison, a exprimé son inquiétude face à cet incident, insistant sur le fait que la présence de lames de scie dans l'établissement avait déjà été dénoncée. « Nous alertons depuis des mois sur les conditions de sécurité précaires », a-t-il déclaré, appelant à davantage de moyens pour sécuriser les lieux, notamment des fouilles régulières et des systèmes de surveillance moderne.
La députée socialiste de Dijon, Océane Godard, a également souligné l'urgence de la situation, signalant que la prison, avec un taux d'occupation de 173%, est véritablement surpeuplée. « Les conditions de vie des détenus sont inacceptables et cette évasion souligne un besoin urgent d'améliorer les infrastructures », a-t-elle affirmé. Il est à noter que cette prison, au-delà de son âge avancé, doit également faire face à des problématiques de ressources humaines et matérielles.
Les autorités, en réponse à cette évasion, ont mobilisé une centaine de policiers pour retrouver les évadés. Un plan de sécurité renforcé a été mis en place, incluant des mesures comme l'installation de caillebotis aux fenêtres et l'usage de drones. Le ministre de la Justice, Gérald Darmanin, a promis des investissements de 6,34 millions d'euros pour améliorer la sécurité de la prison, qui fait partie d'un projet plus large visant à restaurer la dignité des établissements pénitentiaires en France.
Les chiffres témoignent d'une crise réelle : la France enregistre 84.862 détenus pour 62.501 places opérationnelles, avec des taux de détention parmi les plus élevés en Europe. Cette situation soulève des questions cruciales sur la réhabilitation des détenus et la gestion des prisons. La double évasion à Dijon n'est qu'un des nombreux incidents qui mettent en lumière la nécessité de réformes dans le système pénitentiaire français. Chaque voix comptant dans cette conversation peut apporter des solutions pour freiner cette spirale de crise.







