Un rapport de l'Assurance maladie a révélé que 764 personnes ont perdu la vie en 2024 suite à des accidents du travail dans le secteur privé en France. Ce bilan inquiétant indique plus de deux décès par jour, et reflète une tendance à la hausse malgré la réduction générale des accidents.
Ce chiffre ne couvre pas tous les travailleurs, car il exclut certains secteurs comme l'agriculture, la fonction publique, et les travailleurs indépendants non couverts. Cela signifie que le bilan réel pourrait être bien plus élevé.
Une recrudescence préoccupante
Les secteurs les plus touchés incluent les transports, la métallurgie, et le BTP. En particulier, le domaine de l'alimentation a enregistré une augmentation de 20 % des décès par rapport à l'année précédente. Ce bilan marque un retour à des niveaux que l'on n'avait pas vus depuis 2018, date à laquelle les malaises au travail ont été pris en compte dans ces statistiques.
Les jeunes travailleurs, en particulier ceux de moins de 25 ans, sont également vulnérables, avec plus de 50 % des décès survenant lors de leur première année d'emploi, comme l'indique le rapport annuel.
La prévention des accidents reste une priorité pour le ministère du Travail, qui envisage un nouveau plan de santé au travail pour 2026-2030, visant à renforcer la formation des nouveaux entrants et à interdire aux employeurs condamnés pour négligence d'accueillir des apprentis.
Un paradoxe alarmant
Bien que les accidents du travail aient diminué de 1,1 % en 2024, la fréquence des décès semble paradoxalement augmenter. En effet, 549.614 accidents ont été enregistrés, un chiffre en baisse continue depuis la fin des restrictions liées à la Covid-19. Le télétravail pourrait avoir contribué à cette baisse.
Les maladies professionnelles, en revanche, ont vu une hausse de 6,7 %, mettant en lumière des problèmes comme les troubles musculo-squelettiques et les pathologies psychiques, qui ont doublé en quatre ans. Ce doublement, selon François Cochet, expert en santé au travail, illustre une amélioration dans la reconnaissance, mais il reste encore beaucoup à faire pour traiter la sous-déclaration de ces maladies.
Les conséquences de l'absence de structures
Le syndicat Solidaires souligne que la suppression des comités d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) en 2020 a eu des répercussions négatives sur la sécurité au travail, rendant les lieux de travail plus dangereux. Ils pointent que cette situation est le reflet d'organisations de travail qui privilégient les profits au détriment de la sécurité des employés.
Alors que le débat public s'intensifie autour de la sécurité des travailleurs, il est urgent de redoubler d'efforts pour protéger ceux qui contribuent au bon fonctionnement de notre économie.







