La chambre de l'instruction de la cour d'appel de Lyon a décidé de reporter au 15 janvier sa décision concernant l'affaire de Myriam Sakhri, une gendarme retrouvée morte en 2011 dans son appartement, une balle dans le ventre et son arme à côté d'elle. La famille de la défunte ne croit pas à un suicide motivé par des raisons personnelles, arguant qu'elle était victime de harcèlement au sein de son corps de métier.
Me Vincent Brengarth, avocat des proches de Myriam, a exprimé son exaspération face à ce nouveau délai. "Cela fait des années que la famille attend une réponse", a-t-il déclaré. En dépit de son mécontentement, il a noté que le report pourrait suggérer une volonté de la part des juges d'examiner plus attentivement le dossier.
La gendarme de 32 ans, d'origine algérienne, avait précédemment dénoncé des actes de racisme et de harcèlement. Un mot laissé à côté de son corps, une insulte envers un supérieur, a soulevé de nombreuses questions sur les circonstances de sa mort. Malgré des démarches judiciaires initiales qui avaient abouti à un non-lieu, les proches ont continué de contester cette conclusion, contestant l'impartialité des investigations menées par l'Inspection générale de la gendarmerie (IGGN).
En 2021, une nouvelle information judiciaire a été ouverte, gestation d'espoir pour sa famille, qui voit en cela un moyen de revisiter les faits et de rendre justice à Myriam. Selon des experts, les cas de suicide au sein des forces de l'ordre sont souvent liés à des conditions de travail difficiles et à un secteur où la santé mentale est parfois négligée. Des personnalités telles que Frédéric Lagache, secrétariat général du syndicat des gendarmes, ont également souligné l'importance de reconsidérer les effectifs travaillant dans des environnements à haute pression.
La cour d'appel devra bientôt se prononcer sur la suite à donner à cette affaire qui continue de marquer les esprits et d'interroger sur les problématiques de harcèlement et de bien-être au travail au sein des institutions publiques.







