Dans la périphérie de Damas, Daraya commence lentement à retrouver son identité, après avoir été dévastée par des années de conflit. Souvent évoquée comme un symbole des révoltes contre l’ancien président Bachar al-Assad, cette ville a été le théâtre de l’une des campagnes les plus violentes des forces gouvernementales en août 2012. Considérée comme la première ville syrienne entièrement vidée de sa population, Daraya essaie aujourd'hui de recoller les morceaux.
Bilal Shorba, un artiste de rue dont les œuvres jadis inspirantes témoignaient de la résistance, a récemment fait son retour. « J’avais réalisé 30 fresques, chacune racontant une histoire liée à ces tumultes, que ce soit sur l’espoir ou sur ceux qui ont été emprisonnés », confie-t-il. Étonnamment, la plupart de ces œuvres symboliques ont survécu à la destruction.
Isolé pendant de nombreuses années, Daraya a vu des temps difficiles, mais avec les récents bouleversements politiques – et la chute de Bachar – un vent de changement souffle sur la ville. Ainsi, Ahmed al-Charaa, ancien jihadiste, a été élu président, amenant avec lui un semblant de paix après tant de violence. La priorité actuelle des autorités locales est de restaurer les services de base, notamment un hôpital en ruines. Hussam Lahham, en charge des travaux, souligne l’ampleur des dégâts : « Nous avons d'abord dû désamorcer des explosifs partout, puis nous avons réalisé que tout avait été pillé. »
Un engagement pour la mémoire et le renouveau
Le cimetière de Daraya, où reposent des centaines d’opposants au régime, rappelle à tous l’importance de ne pas oublier ces héros. Amneh Khoulani, membre de la Commission nationale syrienne pour les disparus, insiste sur l’importance de traduire en justice les responsables des atrocités : « Si notre pays n'émerge pas de la poussière, le sacrifice de milliers de vies aura été vain. »
Malgré la tragédie du passé, la résilience de la population locale est palpable. Les enfants recommencent à jouer dans les rues et les espoirs de reconstruction se nourrissent du soutien croissant de la communauté internationale. Selon un rapport de Le Monde, des fonds sont mobilisés pour faciliter la restauration de l'infrastructure dévastée.
À Daraya, un nouveau chapitre s'ouvre, marqué par la détermination de ses habitants à laisser derrière eux les horreurs du passé et à bâtir un avenir meilleur.







