Jeudi soir, les présidents Félix Tshisekedi de la République démocratique du Congo (RDC) et Paul Kagame du Rwanda ont officialisé un accord-cadre d'intégration économique à Washington, marquant une étape cruciale dans un processus de paix après des décennies de conflits. Cet événement a captivé l'attention à Goma, le bastion du mouvement rebelle AFC-M23, où les habitants suivent l'actualité avec un mélange d'optimisme et d'appréhension.
Sur les écrans des téléviseurs, la signature de l'accord, témoin d'une discussion entre deux leaders africains sous l'égide des États-Unis, a suscité des réactions enthousiastes. Bahati Esdras, un enseignant local, a déclaré : "Voir cette signature m'a rassuré. Les États-Unis sont une grande puissance, et cette initiative pourrait enfin mettre fin à un conflit régional qui dure depuis trop longtemps." Cependant, cet enthousiasme s'est rapidement teinté d'inquiétudes parmi les jeunes de Goma, qui s'interrogent sur l'absence des rebelles AFC-M23 dans cette négociation.
Masika Esther, commerçante, a exprimé des craintes en disant : "Cette signature est un bon début, mais sans l'implication de l'AFC-M23, il sera difficile de parvenir à une paix durable." Les récentes escalades de violence à proximité, notamment des combats dans la région du Sud-Kivu, renforcent ce sentiment de méfiance. Plusieurs civils ont perdu la vie, poussant d'autres à fuir vers le Rwanda. Éric Baseme, un chauffeur de taxi, a souligné que la réelle paix dépendra de la volonté du Rwanda de ne plus soutenir le M23, ajoutant : "Si les États-Unis ne peuvent pas faire entendre raison à ce groupe, cet accord n'est qu'un document sur papier."
À l'approche de la mise en œuvre de cet accord, les espoirs se mêlent à des attentes pragmatiques. Les citoyens de Goma, à la fois sceptiques et optimistes, demandent non seulement la signature d'accords mais des actions concrètes. Ce souhait est d'autant plus renforcé par les promesses du président Trump, qui a déclaré : "Nous allons envoyer des entreprises au Congo et au Rwanda, et nous nous assurerons que tout le monde en bénéficie." Il reste à voir si ces promesses seront tenues et si elles se traduiront par des changements tangibles sur le terrain, car le peuple congolais ne peut plus se permettre d'attendre une paix qui n'est jamais venue. En attendant, l'ombre du conflit reste bien présente, et la population espère que ce nouvel engagement international sera réellement bénéfique pour leur avenir.







