Les relations entre l'Afghanistan et le Pakistan, historiquement marquées par des tensions, ont franchi un nouveau seuil de violence. Dans la nuit du 5 au 6 décembre, quatre civils ont trouvé la mort en Afghanistan lors d'échanges de tirs avec les forces pakistanaises dans la région frontalière de Spin Boldak, selon les propos d'Abdul Karim Jahad, gouverneur de la province de Kandahar.
Les autorités des deux pays se renvoient la balle, chacune accusant l'autre d'avoir initié les hostilités. Zabihullah Mujahid, porte-parole du gouvernement taliban, a affirmé sur les réseaux sociaux que « la partie pakistanaise a commencé à attaquer » et a justifié la riposte des forces afghanes. En revanche, le porte-parole du Premier ministre pakistanais, Mosharraf Zaidi, a désigné les talibans comme les instigateurs des tirs, affirmant que les forces armées pakistanaises avaient réagi avec vigueur.
Des habitants de la région, contactés par l'AFP, ont rapporté que les échanges de tirs avaient duré environ deux heures, faisant entendre des bruits d'artillerie et d'explosions. Ali Mohammed Haqmal, responsable du département de l'Information de Kandahar, a précisé que des « tirs de mortier avaient touché des habitations civiles », aggravant ainsi la crise humanitaire déjà existante.
Les tensions entre l'Afghanistan et le Pakistan se sont intensifiées ces derniers mois, suite à des conflits frontaliers récurrents qui ont causé la mort d'environ 70 personnes lors d'affrontements en octobre. La fermeture de la frontière, décidée le 12 octobre, a fortement impacté le commerce entre ces deux nations, aggravant les difficultés économiques.
Bien qu'une trêve ait été convenue le 19 octobre, grâce aux efforts de médiation du Qatar et de la Turquie, celle-ci n’a pas empêché la poursuite des hostilités. Des négociations pour un cessez-le-feu durable en Turquie ont échoué début novembre, soulignant l'instabilité persistante de la région.
Pour mieux comprendre ces conflits, il serait judicieux de se pencher sur les analyses d'experts en relations internationales, qui estiment que la montée des tensions tient en grande partie aux rivalités géopolitiques et aux luttes pour le contrôle des zones frontalières. Comme le souligne un article de France 24, « la gestion des frontières en Asie du Sud est complexe et souvent marquée par des incidents violents, exacerbés par des enjeux économiques et sécuritaires ». Cette situation nécessite des efforts concertés de la part de la communauté internationale pour favoriser un dialogue durable et mettre fin à la violence.







